Le déficit allemand atteindra 6 % en 2010

Par latribune.fr  |   |  412  mots
udgetSemaine décisive pour les ambitions budgétaires d'Angela Merkel. Dans les prochains jours, Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances, présentera un collectif budgétaire fédéral pour l'année 2010. Deux éléments justifient la correction des plans initiaux : une amélioration conjoncturelle plus vive que prévue et les baisses d'impôts supplémentaires voulues par le nouveau gouvernement. Au final, cependant, le déficit de l'État fédéral devrait l'an prochain se situer, selon le ministre, « un peu en deç࠻ du niveau record des 86 milliards d'euros déjà envisagés par le gouvernement de grande coalition. L'endiguement en 2009 du déficit fédéral, à 37,5 milliards d'euros contre 49,1 milliards d'euros prévus initialement, ne permettra donc pas de consolidation en 2010.Ce déficit ne sera d'ailleurs que la partie immergée de l'iceberg. Une partie des dépenses de soutien à la conjoncture et aux banques n'est en effet pas comptabilisée dans ce chiffre. En 2010, le gouvernement envisage de devoir s'endetter de 14,5 milliards d'euros supplémentaires pour faire face à ces obligations. En tout, c'est donc près de 100 milliards d'euros de dettes nouvelles que devra contracter Berlin. À cela s'ajouteront les besoins de financement des Länder, des communes et des caisses sociales. En tout, le besoin de financement de l'ensemble de l'État allemand atteindrait 144 milliards d'euros, soit 12 milliards d'euros de plus que ce qui avait été prévu cet été. Le déficit façon Maastricht devrait donc doubler l'an prochain, pour atteindre environ 6 % du PIB.probabilité d'un accordLes recettes des Länder et des communes seront affectées par les 8,5 milliards d'euros de baisses d'impôts supplémentaires décidées pour le 1er janvier par la coalition. C'est ce qui explique la rébellion contre le gouvernement fédéral de plusieurs d'entre eux, y compris ceux dirigés par la CDU et le FDP, mais très endettés, comme le Schleswig-Holstein, qui détient la clé du vote au Bundesrat le 18 décembre. Dimanche, cependant, à l'issue d'une réunion à la chancellerie, la probabilité d'un accord du Land du nord aux baisses d'impôts s'était renforcée. Un soulagement pour Angela Merkel, mais son gouvernement ne pourra pas, compte tenu de ses engagements européens et constitutionnels, éviter des économies à partir de 2011. Or, c'est à cette date que devra entrer en vigueur la deuxième phase des baisses d'impôts avec la réforme fiscale voulue par le FDP. Romaric Godin, à Francfort