« L'enthousiasme est frère de la souffrance », écrivait Alfred de Musset dans « Lorenzaccio ». Pour François Fillon, la satisfaction d'annoncer une bonne nouvelle ? le quasi-doublement de la prévision de croissance pour 2010 ? est accompagnée d'une mise en garde rimant avec sacrifices à venir. Il a indiqué jeudi que l'hypothèse de croissance, qui accompagnera le collectif budgétaire présenté mercredi, devrait être quasiment « doublée » par rapport à la prévision associée au budget. Elle passera donc de + 0,75 % à près de + 1,5 %. Mais François Fillon appelle à la prudence et pour créer « les conditions d'une reprise durable » entend jouer sur trois leviers : l'investissement, la compétitivité et la crédibilité financière de la France.solennitéEt c'est sur ce dernier point que le Premier ministre a mis le plus de solennité. « Je ne veux pas que notre pays soit en difficulté comme d'autres pays. Je ne veux pas que des regards extérieurs viennent inspirer d'ici à quelques années des décisions pénibles aux Français. » Après cette référence à la situation grecque, François Fillon, même s'il récuse l'idée de « la rigueur aveugle », a annoncé que « le temps des efforts budgétaires est devant nous ». Le Premier ministre a aussi indiqué qu'il préciserait « dans les prochaines semaines notre stratégie globale de sortie de la zone des déficits excessifs d'ici à 2013 », rappelant la tenue d'une conférence fin janvier sur les déficits publics. Anne Eveno