Des diplômes maison plus chers pour financer la formation continue

Par latribune.fr  |   |  425  mots
En augmentant de 231 euros jusqu'à 4.000 euros les frais de scolarité d'une quarantaine de ses 105 masters, l'université Paris Dauphine a relancé la polémique sur le sujet au début du mois. Son président, Laurent Batsch, s'est défendu au motif que « les besoins de financement exigent de recourir à toutes les ressources ». Surtout, Paris Dauphine, qui a un statut de grand établissement, a augmenté ses droits d'inscription sur ses « diplômes d'universit頻 (DU), des diplômes maison qui, à la différence des diplômes nationaux, ne sont pas soumis à l'habilitation de l'État.des diplômes spécifiquesDauphine n'est pas une exception. Toutes les universités ont des DU. Ces diplômes répondent à des demandes très ciblées. « Les universités ont une mission de formation continue. Pour exister sur ce marché, elles doivent monter des diplômes spécifiques s'ils n'existent pas dans leur formation initiale », explique-t-on à la conférence des présidents d'université (CPU). C'est particulièrement vrai dans le domaine de la santé, soumis à une évolution continue des technologies. « Notre offre est importante, explique Yvon Berland, le président de l'université de la Méditerranée (Aix-Marseille II). Nous avons 170 DU, suivis par des professionnels qui souhaitent améliorer leurs pratiques. » Ces formations, qui s'adressent à des effectifs réduits (10 à 20 personnes) et sur des durées limitées (parfois 50 heures) n'ont donc pas forcément vocation à « être pérennes », précise Philippe Dulbecco, président de l'université d'Auvergne (Clermont I). Dans ce cas, impossible de demander une habilitation à l'État dans le cadre des contrats quadriennaux. Mais rien n'empêche de transformer à terme un DU en diplôme national.Revers de la médaille, si les universités fixent librement le cadre de leurs DU, « elles ne reçoivent aucun financement de l'État », précise la CPU. D'où des droits d'inscription plus élevés, devant couvrir tous les frais. Dans ce cas, « nous raisonnons en coût complet », explique Philippe Dulbecco. Pour autant, si certains DU affichent des tarifs proches de ceux de Dauphine, d'autres plafonnent à 800 voire 250 euros par personne, comme à Aix-Marseille II. Pas question donc, dans ces conditions, d'augmenter par ce biais les ressources de l'université. « Nous ne sommes pas là pour faire du profit », insiste Philippe Dulbecco. D'autant plus que, comme tient à le préciser la CPU, la réforme LMD (licence, master, doctorat) a permis d'assouplir l'offre de formation initiale, avec des composantes de diplômes nationaux très ciblées pouvant remplacer les DU. Une nouvelle offre qui correspond au souhait du ministère. C. J.