Malgré des prévisions optimistes, Londres maintient le cap de la rigueur

Par latribune.fr  |   |  382  mots
C'était censé être l'opération vérité sur le déficit britannique. Peu après son arrivée au pouvoir le mois dernier, le nouveau gouvernement conservateur-libéral avait créé un « bureau de la responsabilité budgétaire » (OBR en anglais), organisme indépendant chargé d'établir les prévisions économiques et budgétaire de l'État. Ainsi, les hommes politiques ne seraient plus tentés de manipuler à leur guise ces chiffres cruciaux et l'ampleur du problème budgétaire britannique serait révélée. Mais pour son premier rapport, remis ce lundi, l'OBR a surpris... par son optimisme, confirmant le déficit prévu par les travaillistes. D'ici 2014-2015 (année fiscale d'avril à mars), le déficit - si rien n'est fait - devrait s'afficher à 3,9 % du PIB, conformément aux prévisions du gouvernement précédent.Cette confirmation a lieu malgré une nette révision à la baisse des projections de croissance. Le PIB devrait progresser de 2,5 % à 3 % par an jusqu'en 2015, au lieu de 3,5 % prévus par les travaillistes. Mais en compensation, les recettes fiscales, sous-estimées par le gouvernement précédent, devraient être plutôt meilleures que prévu.« Situation pire que prévu »Faut-il en conclure que le gouvernement de coalition devrait éviter d'être trop sévère dans son projet de budget d'urgence qui sera présenté mardi prochain ? Certainement pas. George Osborne, le chancelier, affirmait lundi : « la situation est pire que prévu », se basant sur l'abaissement des prévisions de croissance.Quelle est l'ampleur du programme qu'il prévoit ? Le nouveau gouvernement a promis de supprimer « l'essentiel du déficit » d'ici 2014-2015. Selon Jonathan Loynes, économiste à Capital Economics, cela pourrait signifier un retour à l'équilibre du budget courant (hors dépenses d'investissement) d'ici cette date. Or, selon l'OBR, le déficit courant serait alors de 2,8 % en 2014-2015, soit 50 milliards de livres (60 milliards d'euros). Cette somme représente 7 % du budget actuel.« Nous pensons que le prochain budget pourrait présenter des économies et des hausses d'impôts équivalant à environ 25 milliards de livres (30 milliards d'euros) par an », en déduit Jonathan Loynes. Etant donné que David Cameron a promis de protéger le budget de la santé (17 % des dépenses), cela signifie que des coupes drastiques seront probablement annoncées dans d'autres secteurs.Éric Albert, à Londre