« Stress tests »  : les Vingt-Sept consentent enfin à coopérer

Par latribune.fr  |   |  486  mots
Dans huit jours exactement, les marchés sauront à quoi s'en tenir quant à la santé du secteur bancaire européen. La Commission bancaire, en France, et les autres autorités de supervision des 91 banques européennes concernées par cette opération vérité sans précédent lèveront le voile sur le degré de résistance de ces établissements aux chocs macroéconomiques, avec la publication des résultats des « stress tests » menés ces dernièrs mois. Ils le feront « de façon coordonnée et la plus transparente qui soit, en présentant clairement l'exposition aux dettes souveraines », a souligné mardi midi Didier Reynders, le ministre belge des Finances à la sortie du Conseil des ministres des finances qu'il préside jusqu'à la fin de l'année. Lundi soir et mardi matin, les ministres avaient longuement débattu des scénarios qu'il était opportun de publier. La ministre des Finances française, Christine Lagarde, avait précisé que, si les tests ne prévoyaient pas le défaut d'un État, ils portaient toutefois sur des cas de stress extrême avec des spreads (primes de risque) très forts sur la dette de tel ou tel État. « Nous avons travaillé sur des hypothèses plus sévères que celles qu'avaient utilisés les États-Unis », qui ont communiqué sur la résilience de leurs établissements au printemps 2009, assurait lundi un diplomate.sur un pied d'égalitéLa publication coordonnée et relativement exhaustive des « stress tests » met enfin toutes les banques européennes sur un pied d'égalité, permettant les comparaisons. Elle marque donc un virage sans précédent depuis 2008, perceptible également dans l'autre dossier chaud du moment : la supervision financière. Après des mois de blocage, les négociations ont fait, ces derniers jours, des progrès très importants. Toutefois, la réforme restera bloquée jusqu'à début septembre au moins, a indiqué l'AFP. Les représentants des États, du Parlement et de la Commission ont décidé d'annuler les réunions prévues la semaine prochaine pour ne se revoir qu'à la rentrée.Pendant les deux ans qui ont suivi l'effondrement du secteur bancaire, les Vingt-Sept ont été très réticents à agir de concert pour rétablir la confiance dans leurs banques. Ils se sont pliés de mauvaise grâce aux règles de contrôle des subventions imposées par la Commission européenne, qui les avaient pourtant largement assouplies. Sur une quarantaine de dossiers d'aides d'État soumis à Bruxelles, seule une douzaine a d'ailleurs été traitée. Ceux de Dexia ou Commerzbank, désormais réglés, ont fait l'objet de négociations très dures entre les chancelleries et l'autorité européenne. Les gouvernements n'avaient rien entrepris jusqu'à présent pour coordonner les mesures d'aide et l'assainissement des bilans bancaires, alimentant les distorsions de concurrence et la défiance des marchés.