La chasse aux huiles végétales est ouverte ! Les prix des oléagineux comme le colza, le soja, l'huile de palme ou de tournesol n'en finissent pas de grimper. À Paris, sur le Nyse Liffe (ex-Euronext) le colza affiche une progression de 57 % depuis le début de l'année. À 476 euros par tonne, il n'est plus loin de son record historique, soit 515 euros en 2008. En Malaisie, les cours de l'huile de palme progressent aussi sérieusement. « Il y a eu une série de mauvaises surprises cette année, entre la sécheresse de la mer Noire, les rendements décevants aux États-Unis et puis le phénomène ?La Niña? qui a trop arrosé l'Australie » résume Antoine de Gasquet, président du courtier en huile Baillon-Intercor. L'Europe comptait sur l'Australie pour satisfaire sa demande d'huile notamment liée à ses besoins pour le biodiesel. Or le colza australien, appelé canola, pourrait aussi manquer après de fortes pluies qui risquent, comme pour le blé, de rendre le canola impropre à la consommation. Selon la Fédération des Huiles végétales australiennes, 300.000 tonnes de canola, soit 14 % de la récolte du pays, pourraient être dégradées cette année. Dans le même temps, la récolte d'huile de palme en Asie du Sud-Est se fait très lentement ; non pas que les dattes des palmiers soit affectées par la pluie, mais pour des questions logistiques, l'accès aux champs se faisant difficilement. Dans ce contexte tendu, « les opérateurs sont extrêmement inquiets vis-à-vis des conditions climatiques actuellement sèches au Brésil et en Argentine qui pourraient réduire les capacités d'exportation de soja de ces deux pays» s'inquiètent les experts d'Agritel dans leur note hebdomadaire. La tension monte également sur le tournesol, dont les stocks devraient atteindre un niveau très faible, en tombant à seulement 5% de la consommation annuelle. Comme le colza, la tonne de tournesol pour livraison immédiate se paie plus cher que sur le marché à terme. Aline Robertle colza affiche une progression de 57 % depuis le début de l'année.