Le cartel de l'Opep peine à tenir ses troupes

Pour l'Angola, les quotas de restriction de la production demandés par l'Organisation des pays de pétrole (Opep), qui contrôle 40 % de la production mondiale, ne sont pas trop gênants. En janvier et février, le pays qui vient d'abandonner la présidence tournante du cartel les a tout simplement ignorés, et a produit autant que ses capacités le lui permettaient. Le plus mauvais élève de l'Opep a aussi déclaré qu'il demanderait d'être exempté de quotas lors de la réunion qui se tient ce matin à Vienne. Même son de cloche au Nigeria, où un délégué a déclaré mardi que les coupes imposées aux pays en 2008 étaient trop importantes. Le Venezuela, qui ne tient que partiellement compte des préconisations du cartel, a de son côté annoncé que son ministre de l'Énergie, Rafael Ramirez, ne participerait pas à la rencontre.Il s'agit d'une réunion ordinaire et la grande majorité des spécialistes anticipent que le cartel conservera son niveau théorique de production inchangé. Mais selon un expert, le poids lourd de l'Opep, l'Arabie Saoudite, avait aussi l'intention de remonter les bretelles des plus petits producteurs. Fin 2008, le cartel avait décidé de limiter le nombre de barils extraits du sous-sol à 24,8 millions par jour. Il en sort en fait 26,7 millions de barils, sans compter l'Irak qui n'a pas de plafond de production en raison de la reconstruction progressive du pays. Certes, il reste encore des capacités de production inutilisées, puisque le cartel pourrait produire jusqu'à 35,5 millions de barils. Mais les dissensions manifestées par le non-respect des quotas pourraient créer des tensions au sein de l'organisation.À court terme toutefois, le rôle du cartel sur le niveau des prix du baril ne semble pas si fondamental. « Cette semaine, les décisions qui influenceront le pétrole ne se prendront pas à Vienne, mais lors de la réunion de la Fed », indiquait Olivier Jakob chez Petromatrix en Suisse. Pour que l'économie mondiale absorbe les barils supplémentaires, il faut en effet avant tout que la croissance soit au rendez-vous. A. R.
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