La hausse du prix du carburant est restée modérée

Si le prix de 80 dollars le baril de brut semble pour l'instant réjouir les producteurs, les raffineurs et les distributeurs, qu'en est-il des consommateurs ? Selon l'Union française des industries pétrolières, sur un an, la demande française de carburants est restée quasiment stable (+ 1 %) en février si on la compare aux douze mois précédents, précise l'Ufip. Le bond de 70 % effectué par le baril de brent en un an ne s'est pas traduit par une augmentation équivalente des tarifs à la pompe. Entre mars 2009 et 2010, les prix du litre de sans-plomb 95 et de gazole ont respectivement augmenté de 13 % et 17 %. « Les prix à la pompe ne sont pas mécaniquement corrélés à ceux du brut. C'est surtout l'évolution des marges des producteurs, des raffineurs et des distributeurs, ainsi que celles des diverses taxes pesant sur l'énergie qui déterminent les prix de l'essence et du gazole », explique Céline Antonin à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).possible hausse des tarifsSachant que les échanges du brut sont libellés en dollars, quid de la récente appréciation du billet vert face à l'euro ? Alors que la facture énergétique acquittée par les pays de la zone euro s'élève, la remontée du dollar limite en partie la hausse des cours du brut, les pays producteurs qui voient leurs revenus progresser mécaniquement étant moins agressifs sur les marchés.Toutefois, ce statu quo qui satisfait à peu près tout le monde risque de ne pas durer. Selon Céline Antonin, si le prix du baril ne devrait pas dépasser les 80 dollars cette année, il pourrait atteindre les 100 dollars en 2011, tiré d'une part par l'accélération de l'activité économique dans les pays industrialisés et, d'autre part, par l'incapacité des pays producteurs non membres de l'Opep comme la Russie ou la Norvège à augmenter leurs capacités de production. À un tel niveau de cours, les producteurs, les raffineurs et les distributeurs pourraient être enclins à augmenter facilement leurs marges, ce qui, de facto, ferait remonter le prix du litre de carburant. F.  Pi.
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