Nicolas Sarkozy pris dans la tempête du second tour

Nicolas Sarkozy est reparti en campagne. Le chef de l'état veut effacer le vote-sanction et l'abstention du premier tour des élections régionales et corriger le tir avant d'entamer la dernière étape du quinquennat. Comme la politique aime les symboles, le chef de l'état était mardi en Charente-Maritime, officiellement pour faire le point sur les suites de la tempête Xynthia. Mais il se trouve que ce département est le fief de Dominique Bussereau. Le secrétaire d'état aux Transports a été dépêché par Nicolas Sarkozy en Poitou-Charentes pour combattre durement Ségolène Royal, présidente socialiste de région sortante, mais surtout adversaire potentielle du chef de l'état à l'élection présidentielle de 2012.Dimanche, la liste conduite par Ségolène Royal a obtenu près de 39 % des voix, soit dix points de plus que la moyenne nationale du PS. Avec 29,46 % des suffrages, Dominique Bussereau a lui aussi fait mieux que la moyenne nationale de l'UMP. Ce que Nicolas Sarkozy a apprécié. Bon élève, Dominique Bussereau a d'ailleurs profité du passage présidentiel en Charente-Maritime pour s'en prendre à Ségolène Royal, à qui il a reproché son absence à la préfecture, alors que l'ex-candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007, elle-même en déplacement auprès de sinistrés, était en fait représentée par sa vice-présidente Françoise Mesnard. Nicolas Sarkozy en Poitou-Charentes, face à Ségolène Royal, et François Fillon à Paris, face à la révolte croissante de ceux qui, à droite, contestent de plus en plus ouvertement la gestion des résultats du premier tour des régionales par l'exécutif. « Tous ceux qui veulent, par des critiques, qui sont des critiques inutiles, affaiblir la majorité commettent une faute contre cette majorit頻, a averti le Premier ministre à l'issue d'une réunion à l'UMP.Depuis le premier tour des régionales, plusieurs responsables de la majorité, d'Alain Juppé à Rachida Dati, ont appelé l'exécutif à s'interroger sur la désaffection de l'opinion. Mais l'élysée et Matignon s'en tiennent à la ligne arrêtée dimanche soir par le chef de l'état et qui consiste à nier l'existence d'un vote-sanction, en dépit du regain du Front national d'extrême droite. La stratégie de Nicolas Sarkozy est compréhensible : pas question d'admettre un quelconque échec et encore moins d'en anticiper les éventuelles conséquences avant le second tour. « Rien n'est jou頻, répète-t-on en boucle à l'UMP.Fillon, le « recours »L'exercice de solidarité est délicat pour le Premier ministre, qui fait de plus en plus figure de recours à droite. Un sondage BVA montre en effet que 43 % des Français préféreraient François Fillon à Nicolas Sarkozy (29 %) comme candidat de l'UMP à la présidentielle de 2012. Dans le même temps, le baromètre Ifop pour « Paris Match », réalisé à la veille du premier tour des régionales, constitue un nouveau signal d'alarme pour le chef de l'état, qui obtient son score d'approbation le plus bas (36 %) depuis le début du quinquennat. François Fillon continue de bénéficier de l'indulgence de l'opinion, 54 % des Français approuvant son action. L'écart de popularité entre le président et son chef de gouvernement n'a jamais été aussi élevé (18 points).
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