Normale Sup cherche à s'imposer comme une formation universitaire d'excellence

L'Ecole Normale supérieure sortirait-elle doucement de sa tour d'ivoire ? La prestigieuse école parisienne de la rue d'Ulm a officialisé hier le campus « Paris Sciences et Lettres Quartier latin (PSL) qui regroupe, sous le statut d'une fondation de coopération scientifique, la crème de la crème de la Montagne Sainte-Geneviève : l'ENS, le Collège de France, l'Observatoire de Paris, l'ESPCI ParisTech et Chimie ParisTech. Déposé dans le cadre de l'opération campus, ce projet n'est pas toujours bien vu car jugé par certains de ses pairs comme trop élitiste. Il est vrai que la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche avait invité universités parisiennes et grandes écoles à se regrouper en pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) afin de pouvoir espérer se partager les 700 millions d'euros de dotation promis. Or, PSL n'intègre pas d'université et n'a pas souhaité rejoindre un PRES parisien au motif qu'elle coopère avec « toutes les universités », fait valoir Monique Canto-Sperber. Elle a donc opté pour un « campus » même si, à plus long terme, elle espère emporter des appels à projets du grand emprunt. Dans cette optique, elle n'exclut pas de « s'ouvrir à d'autres associations », dont l'Université Paris Dauphine. .170 millions attendusMais pour l'heure, tous les fondateurs insistent sur leur étroite coopération. « Cela fait trois ans que nous travaillons ensemble. Il ne s'agit donc pas d'une alliance de circonstance et, avec 5.000 étudiants, avons le périmètre idéal pour conduire certaines recherches », insiste Monique Canto-Sperber, mettant en avant leurs valeurs ("sélection par l'excellence", formation par la recherche) et leurs projets communs (travaux de recherche, 1er cycle commun lettres et sciences à la rentrée 2011...). Bref, elle « ne voient pas pourquoi le fait de ne pas rentrer dans des cases invaliderait notre demande ». Elle a remis une lettre à Valérie Pécresse mardi pour lui demander d'avaliser au plus vite la Fondation de coopération scientifique et espère bien voir son « campus » recevoir 170 millions d'euros pour mener à bien plusieurs chantiers. Pour l'heure, prudent, lentourage de Valérie Pécresse salue le « fort potentiel » de ce partenariat mais assure que rien n'est encore arbitré concernant une éventuelle dotation. D'autant plus que 55 millions d'euros ont déjà été accordés pour la rénovation de plusieurs locaux (rue Lhomond et campus Jourdan)....Revaloriser la filière LEn attendant, Normale Sup compte bien profiter de ces mouvement pour s'ouvrir. Le projet de 1er cycle commun lettres et sciences de PSL, « qui sera largement ouvert aux boursiers », équivaudrait ainsi à une nouvelle voie d'accès, autres que les classes préparatoires. Très limité cela dit puisque seulement 90 étudiants seraient acceptés dans cette licence. Parallèlement, l'école réfléchit à plusieurs autres leviers. Dune part revaloriser les classes préparatoires littéraires (hypokhâgne et khâgne) qui ne comptent que 10.000 élèves (sur un total de 80.000 élèves en classes préparatoires), dont 4.000 en khâgne avec un taux de réussite de seulement 5 % pour lentrée dans les ENS. « Nous avons notre contribution à apporter pour revaloriser la filière littéraire », estime Monique Canto Sperber. Par ailleurs, depuis la réforme du concours d'entrée de 2009 et la création d'une banque d'épreuve littéraires (BEL), elle travaille à l'élargissement des débouchés et oeuvre, avec l'appui de la conférence des grandes écoles, pour que les écoles de commerce, voire les instituts d'études politiques, intègrent la BEL. Autre objectif, augmenter les effectifs de l'école dans certaines matières, notamment l'économie, la géoscience ou la médecine et passer à terme de 2.200 élèves à 3.200.
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