Wendel exposé aux conséquences de la décision européenne sur Editis

Par latribune.fr  |   |  435  mots
L'annulation lundi par la Cour européenne de justice du feu vert accordé en juillet 2004 par Bruxelles au rachat d'Editis par la société d'investissements Wendel auprès de Lagardèrerave;re commence à inquiéter de nombreux protagonistes. À l'origine de la procédure, l'éditrice Odile Jacob, candidate malheureuse au rachat du numéro deux de l'édition française, et qui dénonce depuis six ans l'irrégularité de la vente par Lagardèrerave;re (voir « La Tribune » du 14 septembre). Aujourd'hui le dossier est entre les mains de la Commission européenne qui vient de subir un sérieux revers. Sa porte-parole à déclaré jeudi à « La Tribune » qu'aucune « décision ne serait rendue avant deux mois ». « Il nous faut tirer les conséquences du jugement du Tribunal qui estime que le mandataire n'était pas suffisamment indépendant. Tout reste ouvert », précise-t-elle. En attendant la réponse de Bruxelles, le milieu de l'édition et de la banque s'agite sur les suites à donner à l'affaire. Peu estiment vraisemblable que la Commission européenne revienne sur la vente et demande un « détricotage » de l'opération. Issue financière ?Pour beaucoup d'observateurs, l'issue de la partie sera financière. Odile Jacob pourrait demander réparation et négocier des dommages et intérêts. Mais auprès de qui ? De la Commission européenne dont le feu s'avère illégitime ? De Lagardèrerave;re qui a choisi le fameux mandataire ? Intervenant volontaire devant la cour de justice de Luxemebourg, Wendel pourrait également être concerné.De fait, quand il a revendu Editis à Planeta en mai 2008, Wendel se serait engagé, selon nos informations, auprès du groupe espagnol à prendre à sa charge les conséquences financières qui pourraient découler de cette procédure qui était alors en cours... et dont personne n'imaginait une telle issue. Or, si négociation il y a dans le futur entre Odile Jacob et ses adversaires, la plus-value réalisée par Wendel lors de cette revente pourrait bien servir de référence. Le profit de cession pour Wendel a été de 256 millions d'euros, selon les comptes du groupe. Pour l'heure, Wendel minimise l'affaire et voit dans la décision de Luxembourg « un vice de pure forme dans une transaction qui a concerné Editis dans le passé », selon un communiqué de presse. Pour un professionnel du secteur, « Odile Jacob est allée jusqu'au bout, et aujourd'hui, elle a plusieurs poches profondes devant elle ». Et un autre de penser que son combat, maitenant qu'il s'avère gagnant, pourrait donner l'idée à d'autres candidats malheureux au rachat d'Editis de s'y joindre.