Bolloré chez Vivendi, « un raider actionnaire par hasard » ?

Par latribune.fr  |   |  436  mots
C\'est officiel : Vincent Bolloré a franchi le seuil de 5% du capital de Vivendi (exactement 5,01% en date du 10 octobre). Et Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance, déclare ce mardi matin dans un communiqué qu\'il va proposer à l\'homme d\'affaires breton, « conformément à ce [qu\'il avait] annoncé à l\'assemblée générale du 19 avril », de rejoindre le conseil de surveillance de Vivendi. Ce dernier « se réjouit de la présence au capital de Vivendi d\'un groupe industriel, familial et français, qui devient ainsi un des premiers actionnaires du Groupe. » Le groupe Bolloré pointe même désormais à la première palce, selon les dernières données officielles de Vivendi, passant devant le fonds BlackRock (4,62% à fin septembre), Société Générale (4,55%), même si certains créditent le Qatar d\'une participation avoisinant 5% contre 1,7% officiellement. Selon les informations du Figaro, Bolloré pourrait être formellement invité à entrer au conseil en décembre. Jean-René Fourtou relève la volonté exprimée par Vincent Bolloré « de conserver cette participation sur le long terme. » Or en interne, Vincent Bolloré n\'est pas du tout présenté sous ce jour. « Un raider bien vu par la Bourse »Selon nos informations, Jean-François Dubos, le nouveau président du directoire de Vivendi, de puis le départ brutal de Jean-Bernard Lévy fin juin, a présenté Vincent Bolloré lors d\'une réunion interne avec des salariés de SFR la semaine dernière comme « un actionnaire par hasard. C\'est un raider, donc il est important qu\'il soit avec nous car il est bien vu de la communauté boursière », selon des témoignages concordants. Vincent Bolloré est devenu actionnaire « par hasard » de Vivendi dans le cadre de la vente de ses chaînes Direct 8 et Direct Star à Canal Plus, filiale de Vivendi : mais c\'est lui qui a choisi d\'être payé en partie en actions. L\'homme d\'affaires breton de soixante ans garde l\'image d\'un raider provenant de plusieurs entrées au capital musclées ou rampantes, comme son coup de force chez Havas (dont il est toujours le premier actionnaire) ou son bras de fer chez Aegis (dont il vient de sortir). « Il ne nous a rien demandé » a ajouté Jean-François Dubos aux salariés de SFR. D\'autres cadres de Vivendi ne cachent pas en privé que cette entrée de Vincent Bolloré au conseil de surveillance est instrumentalisée pour favoriser le cours de Bourse et accréditer l\'idée que le conseil est prêt à bouger.