Le Japon révise à la baisse son plan de relance

Par latribune.fr  |   |  406  mots
Politique budgétaireÀ alternance historique, mesures historiques. Le nouveau Premier ministre de centre-gauche, Yukio Hatoyama, s'était engagé à réduire les dépenses publiques dans le domaine des infrastructures pour réorienter la manne vers les ménages. Le gouvernement japonais a annoncé hier son intention de geler pour 2.900 milliards de yens (22 milliards d'euros) de crédits adoptés dans le cadre du plan de relance du précédent gouvernement conservateur de Taro Aso. Ces crédits représentent un cinquième de la rallonge budgétaire consacrée à la lutte contre la crise économique.Depuis son arrivée au pouvoir le 16 septembre, l'équipe de Yukio Hatoyama a révisé de fond en comble le programme de la précédente équipe dans le but d'éliminer les « gaspillages ». « Tout le monde a énormément travaillé pour se rapprocher du seuil des 3.000 milliards de yens » que le gouvernement s'était fixé comme objectif pour les coupes, a déclaré le Premier ministre, qui a parlé d'une décision « sans précédent. En quelque sorte, c'est le début d'une nouvelle politique ».Les sommes gelées seront réorientées vers les programmes sociaux promis par le nouveau gouvernement, notamment les allocations familiales, la suppression des frais de scolarité au lycée et l'abolition des péages autoroutiers.Parmi les projets annulés par le gouvernement, figure notamment la construction d'un Centre national des arts populaires ? surnommé Le musée du Manga ? voulu par l'ancien Premier ministre, Taro Aso, fan de bandes dessinées, mais qui n'apparaît pas prioritaire en temps de crise.Au-delà de ce gel, le nouveau gouvernement commence à entrevoir des signes de sortie de crise de son économie, grâce notamment aux exportations et à l'effet des plans de relance. Toutefois, un rapport publié hier par les autorités soulignait que ce mouvement positif est freiné par une demande intérieure anémique.Tokyo doit surtout faire face à une augmentation de son budget pour tenir les promesses de son programme électoral. Ses besoins pour son prochain budget s'élèveraient à 95.040 milliards de yens, une hausse de 7,4 % par rapport au niveau du budget actuel, a annoncé le ministre des Finances. Cela va augmenter le poids de la dette, qui représente déjà 200 % du PIB du pays, un record.Pour résoudre son équation, le gouvernement compte sur une meilleure discipline fiscale pour compenser la diminution des recettes liée à la crise.