Pas facile d'évaluer la qualité de vie des Français. Pourtant, cet indicateur aura été précieux pour mesurer l'impact de la crise. C'était d'ailleurs l'idée de Nicolas Sarkozy, lorsqu'il a confié en 2008 à Joseph Stiglitz, Prix Nobel et économiste, la présidence d'un groupe de travail ayant pour mission de se pencher sur les écarts de perception entre le produit intérieur brut (PIB) et la réalité économique. De manière récurrente, l'indice PIB est jugé peu fiable pour anticiper les évolutions économiques. Dans la lignée des conclusions du rapport Stiglitz remis à la mi-septembre au chef de l'Etat, un nouveau chapitre de l'édition 2010 de « France, portrait social » de l'Insee met l'accent sur les différentes dimensions qui font la qualité de vie, à savoir : l'état de santé, le niveau d'éducation, le degré d'insertion sociale, les conditions de vie matérielles ou les niveaux de sécurité physique et économique. Les premières évaluations montrent que par rapport à l'ensemble de la population, les 25 % des personnes les plus modestes ont un risque d'avoir une qualité de vie dégradée de 53 % supérieur à la moyenne, les familles monoparentales de 38 % supérieur à la moyenne, tandis que pour les 25 % les plus aisés ce risque est 40 % inférieur à la moyenne. I. M.