Avec ses serveurs, le groupe américain gère 15 % à 30 % du t...

Par latribune.fr  |   |  541  mots
STRONG>David Kenny, président d'Akamai TechnologiesQuel rôle joue Akamai dans le réseau Internet ?De plus en plus de services passent par ce que l'on appelle le « cloud », la gestion et le stockage des données à distance, via le réseau : l'informatique des entreprises, mais aussi les médias ou le commerce électronique. Or tous ces services ont un point commun : quelqu'un opère le système. Il y a Windows pour les ordinateurs, Google pour les contenus et Akamai pour organiser tout le système. Cela signifie qu'il faut assurer la rapidité de la transmission des données, le métier d'origine d'Akamai (content delivery network), mais aussi leur sécurité.Selon les estimations, 15 % à 30 % du trafic Internet transite par les infrastructures d'Akamai. N'y a-t-il pas un danger systémique ?Beaucoup de gouvernements nous posent cette question. Je ne sais pas si nous sommes « too big to fail » mais nous sommes importants, c'est évident. Notamment pour les groupes de vidéo qui ont construit leur activité sur nos solutions. Ceci dit, notre infrastructure offre un avantage souvent mal compris quand on parle du « cloud » en général. Nous avons 73.000 serveurs dans 71 pays et non pas un seul centre qui stockerait tout. Le risque est réparti. Si un problème survient quelque part, nous redirigeons le trafic. C'est pour cela que cela fonctionne toujours.Les grands opérateurs en télécoms ne sont-ils pas vos principaux concurrents ?La concurrence existe mais au niveau local. Les opérateurs en télécoms peuvent offrir de bonnes conditions dans leur pays mais ne peuvent pas avoir notre organisation mondial. Mais nous travaillons souvent avec eux, notamment pour les aider à gérer les pics de trafic. Nous souhaitons d'ailleurs devenir de plus en plus locaux.L'explosion de la vidéo menace-t-elle vraiment les réseaux d'Internet mobile ?Cela pose des problèmes mais il y aussi de nombreuses solutions pour y remédier. La meilleure est de rediriger le trafic mobile sur les réseaux fixes via le wifi par exemple. Nous travaillons aussi sur la compression des vidéos car nous n'avons pas besoin du même niveau de qualité sur un écran de téléphone mobile que sur un téléviseur. Enfin, nous cherchons aussi des solutions qui améliorent l'utilisation de la bande passante.Que pensez-vous de l'accord entre Google et Verizon qui vise à donner des priorités aux contenus sur le mobile ? Est-ce une menace pour la neutralité du réseau ?Ce n'est pas une menace, mais ce n'est pas forcément la meilleure réponse au problème. Il faut respecter le rôle des gouvernements et des autorités et coopérer avec eux. Je ne suis pas un grand fanatique de la régulation mais, dans ce domaine, il est important qu'il y ait des règles équitables et qu'elles soient respectées. Un Internet ouvert aide tout le monde, nos clients et tous les internautes. Il faut donc plus de coopération internationale, pour éviter que chaque pays défende son point de vue et que les internautes n'aient pas le même usage de l'Internet suivant l'endroit où ils se trouvent. Propos recueillis par Pascal Boulard et Olivier Pinaud