« Technip a la bonne taille pour participer aux grands projets »

Par latribune.fr  |   |  451  mots
STRONG>Thierry Pilenko, PDG de TechnipQuels sont les impacts sur les projets pétroliers des crises politiques en Tunisie et en Égypte ?À ce jour, aucun de nos clients au Moyen-Orient n'a modifié ses projets. En Afrique du Nord, il est difficile de savoir jusqu'où ira l'effet domino. Si les projets avec un financement important peuvent être décalés, en revanche, l'offshore gardera son développement à bonne cadence.Quelles sont les conséquences pour le secteur et pour Technip de la catastrophe de la plate-forme BP dans le Golfe du Mexique ?Technip n'a pas été affecté en 2010. Mais avec les restrictions sur les forages d'exploration, le redémarrage va être progressif. Ceci dit, de nombreux opérateurs ont arrêté leurs puits à quelques centaines de pieds des réservoirs potentiels, cela peut repartir en quelques semaines. D'autant que pendant ce temps, les techniques sismiques qui permettent de voir sous la couche de sel, plus épaisse dans le golfe du Mexique qu'au Brésil, ont identifié beaucoup de réserves pétrolières, qui demandent à être confirmées par forage.Le contrat que vous avez décroché pour concevoir un système d'intervention sur ce type d'accident vous ouvre-t-il de fortes perspectives ?Nous venons de remettre notre étude au consortium mené par ExxonMobil. Il s'agit d'un système de confinement, unique au monde, qui permettrait en cas d'accident en eaux profondes, comme celui de Deepwater Horizon, d'intervenir vite afin de contenir les fuites. Nos clients vont certainement le faire fabriquer mais n'ont pas encore choisi leur prestataire. Le marché potentiel n'est pas énorme puisqu'un seul système de ce type est nécessaire par grande zone de production pétrolière (mer du Nord, Brésil, Afrique...). Êtes-vous soulagé d'arriver à la fin des contrats à perte du Qatar ?Ces contrats clés en mains, à prix fixes, ont été signés de fin 2004 à début 2006, juste avant l'envolée des prix des fournitures et de la pénurie de main-d'oeuvre. Si nous avons globalement perdu de l'argent sur les six trains de liquéfaction de gaz que nous avons construits au Qatar (pour un chiffre d'affaires d'environ 4,8 milliards de dollars, 3,5 milliards d'euros), le point important, c'est que les provisions passées en 2007 (270 millions d'euros) se sont avérées suffisantes. Depuis, nous avons diversifié notre portefeuille, ce qui nous permet de tabler en 2011 sur un retour de la croissance profitable et durable.General Electric ne cesse d'acheter des sociétés dans votre secteur. Disposez-vous de la taille critique ? Envisagez-vous une acquisition majeure ?Une acquisition « transformante » n'est pas indispensable mais nous voulons continuer à accroître notre offre de services. Nous avons une bonne taille pour participer à pratiquement tous les grands projets dans nos secteurs.