Obama redécouvre le potentiel de l'Amérique latine

Cap au Sud pour Barack Obama. Deux ans après son arrivée à la Maison-Blanche, le président américain va effectuer son premier voyage officiel en Amérique latine. Il se rendra d'abord à Brasilia samedi où il rencontrera Dilma Rousseff, la nouvelle présidente brésilienne, avant de rejoindre le lendemain Rio de Janeiro. Le voyage se poursuivra lundi et mardi au Chili puis au Salvador. Objectif de la Maison-Blanche : redonner un coup de fouet aux relations politiques, diplomatiques et commerciales entre les États-Unis et un continent qu'ils ont longtemps considéré comme leur pré carré et qu'ils ont donc trop souvent négligé. « Les deux premières années de la présidence d'Obama ont essentiellement été consacrées aux questions domestiques et aux grandes problématiques internationales, rappelle Julia Sweig du Council of Foreign relations (CFR). L'Amérique latine, à l'exception du Mexique, n'a pas fait partie des propriétés. ». Ce voyage est donc l'occasion de repartir sur de bonnes bases. Mais aussi de contrecarrer la percée chinoise dans la région. Pékin s'est imposé au fil des ans comme un partenaire indispensable, notamment en investissant ou en finançant des grands projets, comme la rénovation du réseau ferré argentin. La Chine est ainsi devenue le premier investisseur étranger au Brésil, mais aussi son premier partenaire commercial. Potentiel à exploiter« L'administration américaine commence à comprendre l'importance du Brésil comme un allié important et stratégique, poursuit Julia Sweig, plus seulement au niveau régional mais aussi sur de nombreuses problématiques globales : lutte contre la criminalité, architecture financière mondiale, coopération en Afrique et surtout sous-évaluation du yuan. » Plus qu'aux États-Unis encore, l'industrie brésilienne souffre de la valorisation de la devise chinoise. Pour autant, le gouvernement s'est jusqu'à présent montré réticent à critiquer la Chine sur le sujet. « Avec l'arrivée de Dilma Rousseff, le discours est en train de changer, indique Shannon O'Neil du CFR. Mais il ne faut pas s'attendre à un virage à 180 degrés. »Accompagné de Timothy Geithner, le secrétaire au Trésor et de Ron Kirk, le représentant au Commerce, Barack Obama cherchera également de nouveaux débouchés pour l'industrie américaine. Lors de son discours sur l'État de l'Union, le président américain avait fait de la relance des exportations l'une de ses priorités. Plusieurs contrats devraient d'ailleurs être signés au cours de ce voyage. « Nos relations commerciales avec l'Amérique latine sont bonnes, a fait valoir son conseiller Michael Froman. Mais il y a encore un grand potentiel à exploiter ». Au Brésil, ce sont par exemple 200 milliards de dollars qui devraient être dépensés dans la construction des infrastructures pour la Coupe du monde de football 2014 et des Jeux olympiques 2016. Et les États-Unis veulent récupérer la plus grosse part du gâteau. Jérome Marin à New York
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