Les négociations piétinent pour la reprise de Pioneer

« C'est le flou le plus total. Nous recevons très peu d'informations d'Unicredit. » Ce constat, établi par l'un des candidats au rachat de Pioneer, la filiale de gestion d'actifs de la banque italienne, est révélateur du coup d'arrêt donné ces dernières semaines aux discussions. Les premières offres avaient été remises mi-novembre 2010. Quatre mois plus tard, le second tour n'a toujours pas été lancé. « Le dépôt des offres est attendu à la fin du mois, mais il pourrait être reporté au mois d'avril », explique une source proche du dossier. Deux candidats français sont encore en lice : Amundi, détenue par Crédit Agricolegricole (75 %) et Société Généralecute; Générale (25 %), et Natixis Global Asset Management. Le britannique Resolution, en revanche, est hors course, selon nos informations. En janvier dernier, un autre prétendant a fait irruption : Eurizon, la filiale de gestion d'actifs de l'italienne Intesa Sanpaolo. D'aucuns estiment que cette candidature de dernière minute a été poussée par le gouvernement italien, soucieux de protéger les intérêts nationaux. L'irruption d'Eurizon dans les négociations complique donc encore la donne pour la vente de Pioneer, qui est valorisé entre 3 et 3,5 milliards d'euros pour 187 milliards d'actifs sous gestion (au 31 décembre). Blocage politiqueSelon un proche d'Unicredit, « il existe une probabilité qu'il n'y ait tout simplement pas d'opération : d'un côté, Intesa est confrontée à un problème de concentration concurrentielle et, de l'autre, les français sont bloqués par la classe politique ». Si la cession était menée à bien, Amundi serait en tout cas bien positionnée pour l'emporter. Poids lourd européen de la gestion d'actifs (710 milliards d'euros d'encours), la société a le même modèle de distribution que Pioneer. Pour Crédit Agricolegricole, le modèle retenu pourrait alors être le même que lors de la naissance d'Amundi : à savoir une prise de participation d'Unicredit dans la société, comme l'avait fait Société générale à l'époque. Ce scénario provoquerait certainement une dilution de la part de la banque de la Défense, qui n'a pas vocation à rester dans la coentreprise à long terme. A. M. et T. S.
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