Yoplait passe sous l'aile d'un américain pour se développer à l'international

Un américain pour Yoplait. C'est General Mills, principal franchisé de la marque à la petite fleur, qui a été choisi ce jeudi pour entrer dans une courte phase de négociation exclusive en vue de racheter Yoplait. Selon une information révélée par le site du « Figaro » et confirmée par « La Tribune », l'américain aurait fait une offre de 800 millions d'euros pour les 50 % détenus par le fonds PAI, ce qui valorise Yoplait à 1,6 milliard d'euros. Une excellente opération pour PAI, qui avait pris la moitié de Yoplait en 2002 pour seulement 71 millions d'euros. Elle doit également satisfaire le propriétaire historique, Sodiaal. Car si General Mills propose de s'adjuger 51 % du capital de la co-entreprise qui coiffe Yoplait - et donc la direction des opérations -, elle ne prendrait que 50 % de la société de marque et par conséquent des royalties. Ces derniers sont jusqu'à présent perçues sur les trois quart des 4 milliards de chiffre d'affaires total de Yoplait.Potentiel énormeLe grand gagnant reste cependant General Mills. Car si Yoplait est engagé depuis plusieurs années dans une stratégie de reprise de ses franchises internationales, c'est finalement le principal franchisé qui met la main sur sa pépite. L'accord de coopération entre Sodiaal et le propriétaire américain des marques comme Cheerios, Géant vert ou Haägen-dazs date de 1977. Mais depuis plusieurs années, le torchon brûlait entre les deux partenaires, Sodiaal dénonçant des royalties ridicules, de l'ordre de 1 % des ventes, soit plus de deux fois moins que les standards du secteur. Pendant trente ans, General Mills a néanmoins propulsé la marque aux États-Unis, ou elle devance le leader mondial Danone, avec 29 % de part de marché. Elle y réalise cette année 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires. Et le potentiel est encore énorme. Comparés aux Européens, Français en tête, les Américains sont encore des tous petits mangeurs de yaourt, qu'ils grignotent dans des grands pots devant la télévision ou en travaillant. General Mills, qui connaît mieux que personne la marque Yoplait promet donc de continuer à convertir les yankees, mais aussi toute l'Amérique centrale et du sud. Face à de tels arguments, les autres concurrents se seraient laissés distancer. Le mexicain Lala était très bien positionné pour les mêmes raisons d'un développement rapide sur tout le continent sud-américain. Mais ce choix n'aurait pas permis de régler le différend avec General Mills. Tandis que le chinois Bright Foods semblait difficile à faire accepter aux agriculteurs de Sodiaal. Ceux-ci penchent depuis le début pour une solution française. Bel avait leur préférence mais elle n'était pas suffisamment armée industriellement et financièrement. Lactalis, premier à faire une offre en novembre, mais sur la totalité de Yoplait, a vite été écarté par Sodiaal. Selon nos informations, il était sur le point de faire candidature commune avec Nestlé. Mais General Mills ne leur en a pas laissé le temps.
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