Le pétrole colombien, nouvel eldorado des milliardaires latino-américains

Il me suit. Pour la concurrence, c'est plutôt sain. » Le milliardaire brésilien Eike Batista s'enthousiasmait il y a peu de voir que Carlos Slim, l'homme d'affaires le plus riche du monde, avait pris les mêmes décisions que lui, celles d'investir dans les hydrocarbures en Colombie. Fin février, le patron de la holding Grupo Carso a confirmé son intention de prospecter dans ce secteur, en prenant une prise de participation de 70 % dans Tabasco Oil. « Nous sommes sensibles au fait que le gouvernement colombien veuille activement développer son industrie pétrolière et s'ouvre aux investisseurs étrangers », avait alors commenté Carlos Slim, faisant allusion au renforcement de la sécurité et à la fiscalité avantageuse mises en place par le gouvernement Uribe ces trois dernières années pour assurer l'indépendance énergétique du pays.Grands espoirsCarlos Slim n'est pas le seul à avoir flairé l'opportunité. Eike Batista, l'homme le plus riche du Brésil, de surcroît fils d'un ancien ministre des Mines, a lui aussi fondé de grands espoirs sur la Colombie. Mercredi, ce dernier a acquis, via son groupe EBX, 90 % du capital de l'entreprise canadienne Ventana Gold. Celle-ci exploite des mines d'or - La Bodega (808 hectares d'exploitation) et California Vetas (3.710 hectares) - dans le nord de la Colombie. EBX a indiqué avoir payé par l'intermédiaire de sa filiale AUX Canada 13,06 dollars par action, sans préciser la totalité du montant versé.Batista planche sur d'autres projets, notamment la cotation de deux de ses mines locales, l'une d'or, l'autre de charbon. La deuxième, appelée CCX, pourrait lui permettre de lever 1,5 milliard de dollars. Toutes ces initiatives contribueront à accroître la fortune de l'homme d'affaires. Une fortune qui pourrait, selon ses estimations, s'établir autour de 80 milliards de dollars d'ici à 2015, contre 30 milliards actuellement. « D'ici là, Carlos Slim [dont la fortune est estimée à 74 milliards de dollars, Ndlr] sera sans doute la deuxième, voire la troisième fortune mondiale », a plaisanté Batista lors d'un entretien accordé à Bloomberg.Cette émulation va cependant au-delà de ces deux ego, puisque bien d'autres groupes étrangers - notamment China Petroleum and Chemical et l'espagnol Repsol YPF - se pressent dans ce pays pour les mêmes raisons. Un point positif pour la Colombie : les dépenses liées à l'exploration et la production de pétrole devraient dépasser les 3,5 à 4 milliards de dollars cette année. Et la production annuelle dépasser le pic de 1999 pour atteindre entre 850.000 et 900.000 barils/jour.
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