Yves leterme, l'homme qui ne fera rien

Par latribune.fr  |   |  383  mots
La présidence belge de l'Union européenne brillera par son absence. Avant même qu'une nouvelle crise politique n'éclate, les dirigeants belges assuraient ces derniers mois qu'ils étaient prêts à se mettre en retrait pendant leur présidence qui débutera le 1er juillet. Il s'agissait alors d'un choix délibéré pour permettre au président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, d'émerger. D'ailleurs, depuis son entrée en fonction en janvier, ce dernier explique à ses visiteurs qu'il prévoit de s'affirmer davantage au moment de la présidence de son pays, après un semestre de transition sous présidence espagnole. Non seulement le président du Conseil européen aime prendre son temps mais le gouvernement espagnol n'a pas vraiment joué le jeu du traité de Lisbonne, parasitant volontiers l'action des nouveaux représentants européens. Les Belges ont, quant à eux, l'intention de mettre en oeuvre le traité de Lisbonne « dans la lettre, mais aussi dans l'esprit », insiste le ministre des Affaires étrangères, Steven Vanackere.Ce choix de la discrétion fait finalement les affaires de la classe politique belge, même si le roi Albert II a chargé jeudi le chef des indépendantistes flamands Bart De Wever, président du N-VA, arrivé en tête lors des dernières législatives « d'une mission d'information », pour voir s'il est possible de former un nouveau gouvernement de coalition entre nationalistes flamands et socialistes francophones. Actuellement, le gouvernement démissionnaire d'Yves Leterme expédie les affaires courantes. L'idéal pour former un nouveau gouvernement serait, selon une source ministérielle, le mois d'août, quand aucune réunion européenne n'est prévue. Il y a trois ans, la Belgique était restée plus de six mois sans gouvernement. Yves Leterme n'exclurait donc pas de tenir la barre jusqu'à la fin de la présidence belge le 31 décembre. « Son succès se mesurera à l'ampleur du ?travail législatif? », considère Olivier Chastel, secrétaire d'État belge aux Affaires européennes. Le « monsieur Europe » du gouvernement sortant est déterminé à « résorber une partie de l'arriéré législatif qui s'est accumulé depuis les dernières élections européennes », en raison du retard pris par l'installation de la Commission Barroso II.Yann-Antony Noghès,à Bruxelle