L'Union sociale pour l'habitat (USH), qui fédère le mouvement HLM, s'alarme des conséquences de la crise, sachant que les HLM hébergent 4,2 millions de ménages locataires. « Entre fin 2008 et fin 2009, les impayés de loyers de plus de 3 mois ont crû de 13 %, touchant 6,1 % des ménages occupants, contre 5,4 % un an plus tôt », a relevé jeudi Thierry Repentin, le président de l'Union sociale pour l'habitat. Toutefois, le niveau des impayés définitifs ne dépasse pas 1 % (près de 120 millions d'euros), les locataires HLM étant plus vertueux que certains ne le croient. Il reste que les HLM s'attendent à ce que l'augmentation des impayés perdure en 2010. manque de lisibilitéCar les salariés en CDI sont touchés à leur tour par la crise. En outre, la proportion des travailleurs pauvres s'accroît. En moyenne, 60 % des locataires HLM ne disposent pas de plus de 1.129 euros par mois et par foyer, prestations sociales comprises. Une proportion qui monte à 72,7 % parmi les ménages ayant emménagé en HLM ces trois dernières années. Dans ce contexte, Thierry Repentin déplore à nouveau « la division par trois en trois ans », à 480 millions d'euros, des aides à la pierre, financées par l'Etat, diminution qui n'a pas été compensée. En outre, il s'alarme du manque de lisibilité des collectivités locales, fragilisées par la suppression de la taxe professionnelle. « Nous nous approchons d'une période très difficile, les élus locaux mettant le frein sur toutes les dépenses », martèle le sénateur PS de la Savoie. Toujours est-il que les HLM ont poursuivi leurs efforts et annoncent avoir financé, en 2009, 92.300 logements locatifs (à comparer à 70.500 en 2008), auxquels s'ajoutent 14.000 logements en accession et 26.000 dans le cadre de la rénovation urbaine, soit « un record » de 132.000 logements qui devraient être mis en chantier. Mais 2010 s'annonce, du fait des problèmes de financement, comme une année de transition avec 95.000 logements locatifs financés, 3 % seulement de plus qu'en 2009. Très insuffisant pour satisfaire les 650.000 demandeurs de logements HLM toujours en attente. Sophie Sanchez