Les métaux de base, toujours plus demandés

Par latribune.fr  |   |  416  mots
Le « super cycle » des métaux de base est bel et bien relancé. Après avoir marqué une pause l'an dernier, au plus fort de la crise financière, les cours des métaux de base ont grimpé de 30 % à 40 % au cours des quatre derniers mois et renouent avec des niveaux record. Métal particulièrement regardé, le cuivre, s'est hasardé jeudi, sur le London Metal Exchange (LME), autour de 8.490 dollars la tonne, son plus-haut depuis juillet 2008. Le zinc s'est échangé autour de 2.451 dollars la tonne, un seuil qu'il n'avait pas touché depuis avril 2008. Quant à l'étain, après s'être apprécié plus de 60 % cette année, il a passé le cap de 27.000 dollars la tonne, son record de mai 2008. Bien sûr, le phénomène ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui sans le fabuleux coup de pouce des banques centrales et la faiblesse du billet vert, qui, on le sait, alimente, la demande en matières premières, celles-ci étant libellées en dollar. insatiables émergentsMais ce « super cycle » reste avant tout soutenu par la demande insatiable des pays émergents. Ce qui explique l'optimisme des investisseurs quant à la poursuite de la hausse. Sans compter que la financiarisation du secteur, accentuée par le lancement la semaine dernière de nouveaux fonds indiciels adossés aux métaux lourds, pourrait contribuer à alimenter la hausse des cours. Les fondamentaux pourraient leur donner raison. Les importations chinoises en minerai de fer qui viennent alimenter la production locale d'acier (40 % de la production mondiale) se chiffrent non plus en centaines de milliers mais en millions de tonnes. Les besoins en cuivre sont gigantesques aussi. La demande mondiale progresse de l'ordre de 3 % par an, au rythme des besoins grandissants dans le bâtiment et l'électricité. En face, les ressources ne sont pas extensibles à l'infini. Notamment pour le cuivre et l'étain. « L'offre se raréfie, souligne Olivier Eugène gérant chez Axa IM. Les conditions d'extraction se font en milieu de plus en plus hostile. D'ici aux vingt prochaines années, les mines de cuivre devraient par exemple majoritairement passer en exploration souterraine. » Les stocks de métal rouge au LME - de l'ordre de 371.025 tonnes - se sont d'ailleurs effondrés d'un tiers depuis la mi-février. L'étain, dont la production s'épuise en Indonésie, est également très recherché. Dans un sondage effectué par Reuters, les analystes indiquent avoir rehaussé de 33 % leurs estimations de cours pour l'an prochain sur ce métal gris.