Face aux maires, le Premier ministre fait preuve d'ouverture

Par latribune.fr  |   |  473  mots
Il a réussi à finir son discours et ce n'était pas gagné. François Fillon a été accueilli par des sifflets et des huées, hier après-midi au Congrès des maires. Une vingtaine de ministres, priés de venir en renfort, ont aussi essuyé la colère des élus locaux. Et il a fallu l'appel au « respect » et au « sens républicain » de Jacques Pélissard, le président (UMP) de l'Association des maires de France (AMF), pour que François Fillon puisse commencer son discours. Auparavant, le socialiste André Laignel avait fait un tabac dans la salle en qualifiant les maires de « défenseurs du pacte républicain ». Tandis que Bertrand Delanoë recueillait sa part de succès en dénonçant les « propos condescendants » sur les élus.Parfois interrompu, François Fillon a finalement été applaudi à plusieurs reprises en annonçant quelques mesures destinées à montrer l'ouverture du gouvernement sur les deux sujets délicats du moment : la réforme de la taxe professionnelle, et la réforme territoriale.Sur le premier sujet, « il est allé aussi loin que possible, compte tenu des engagements qu'il a pris par ailleurs auprès des entreprises », commentait hier le président de la commission des Finances de l'AMF, Philippe Laurent. En annonçant d'abord que le gouvernement validerait un amendement du Sénat « donnant collectivement rendez-vous pour un réexamen en 2010 au vu des simulations complémentaires ». En laissant le Parlement trancher sur la part de cotisation complémentaire (la nouvelle contribution sur la valeur ajoutée) allant au « bloc communal ». Et en souscrivant au dispositif trouvé par le Sénat, qui affecte cette cotisation à chaque collectivité en fonction de la valeur ajoutée produite sur son territoire, sous réserve d'organiser une péréquation entre territoires pauvres et riches.intercommunalitéSur la réforme territoriale, François Fillon a donné son accord à plusieurs points réclamés par les maires, notamment sur la question de l'intercommunalité. Le Premier ministre a par ailleurs annoncé qu'un groupe de travail serait constitué au sein de la conférence nationale des exécutifs pour assurer le suivi de la réforme. Une demande exprimée par Jacques Pélissard quelques instants auparavant.Enfin, le Premier ministre a donné satisfaction à l'AMF en annonçant la création d'un fonds de 200 millions d'euros correspondant à la taxe carbone versée par les collectivités locales. Ce fonds, créé au sein de l'Ademe, contribuera à financer leurs investissements pourvoyeurs d'économie d'énergie. Par ailleurs, il a confirmé la reconduction « intégrale », en 2010, du remboursement anticipé du FCTVA (Fonds de compensation de la TVA).Ces annonces seront-elles considérées comme suffisantes ? François Fillon a-t-il réussi à déminer le terrain ? Réponsee;ponse vendredi à l'Élysée, avec le rendez-vous entre Nicolas Sarkozy et les maires.