Le PS siffle Fillon en visant Sarkozy

Par latribune.fr  |   |  382  mots
Des autocollants frappés d'une cocarde tricolore et du slogan « Territoires en danger ». Le Parti socialiste a renoué hier avec l'agit-prop pour dénoncer la réforme territoriale et la suppression de la taxe professionnelle. « Nous ne laisserons pas faire ces réformes iniques et antidémocratiques », a souligné Martine Aubry, venue à la tête d'une délégation d'élus, parmi lesquels Laurent Fabius ou Jean-Paul Huchon, perturber la venue de François Fillon et des membres du gouvernement au Salon des maires. Laurent Fabius a vu dans la grogne des élus, réunis porte de Versailles, « le début d'une lame de fond ».« Nicolas Sarkozy n'est pas venu, on nous dit qu'il est en visite privée en Arabie Saoudite. En fait, il n'aime pas la contestation, il n'aime pas les contre-pouvoirs, il n'aime pas les opinions contraires, des médias, des élus, de l'opposition », a lancé la première secrétaire du PS, avant de confirmer que le PS boycottera vendredi la réception de 700 des quelque 3.600 maires de France à l'Élysée. « Le président considère que la France doit lui appartenir. [?] Il veut prendre les collectivités en changeant un mode de scrutin au détriment des Français qui verront leurs services reculer et leurs impôts augmenter. Nous ne voulons ni l'un ni l'autre », a précisé la maire de Lille.« Où est Sarko ? » scandaient les élus socialistes présents pour le discours du Premier ministre. À quatre mois des élections régionales, le PS compte bien s'appuyer sur le vent de fronde qui dépasse les frontières de la gauche. L'opposition veut relancer la contestation contre le chef de l'État, qui franchit le cap de la mi-mandat dans un contexte politique tendu.Une bataille décisiveLa gauche est en position de force grâce au pouvoir local conquis et conforté au fil des scrutins ? vingt régions sur vingt-deux sont contrôlées par l'opposition depuis 2004, les deux tiers des départements sont désormais présidés par la gauche et, sur les vingt plus grandes villes de France, seules six ont un maire de droite. Autant dire que la bataille des régionales s'annonce cruciale pour le PS, sur la route de la présidentielle de 2012. Hélène Fontanaud