Les NMPP en quête d'argent

Par latribune.fr  |   |  422  mots
Les actionnaires ont encore un an pour renflouer les caisses. Sinon, la société sera alors en dépôt de bilan.PresseLe communiqué de presse Presstalis (ex-NMPP) envoyé jeudi à l'issue de son conseil de gérance a tout d'un seau d'eau pour éteindre le feu. En quelques jours, le premier distributeur de la presse en France a dû faire face aux attaques virulentes de son concurrent, les MLP (Messageries lyonnaises de presse), qui l'accusent de concurrence déloyale et dénoncent sa gestion dont les conséquences pourraient tout simplement entraîner un « effondrement du système ». Dans la foulée, alors que la messagerie devrait enregistrer des pertes cette année entre 5 et 10 millions d'euros, le site Éco89 a révélé un document dans lequel le risque de dépôt de bilan des NMPP est évoqué. Et met au grand jour la situation très tendue entre le groupe Lagardèrerave;re (actionnaire à 49 % de Presstalis) et les éditeurs de presse qui détiennent les 51 % restants.Qui doit financer la reconstitution des fonds propres de la messagerie, négatifs de 24 millions d'euros au 31 décembre 2008 ? Lagardèrerave;re estime que tous les actionnaires doivent faire des efforts et que les éditeurs n'ont pas d'autre choix que d'accepter des hausses de prix pour distribuer leurs titres. Pas question, estimaient jusqu'à ce jour la plupart des éditeurs, eux-mêmes en crise, certains arguant qu'en cas de dépôt de bilan de Presstalis, Lagardèrerave;re en tant qu'opérateur se retrouverait à devoir payer les dettes de la société? Les actionnaires ont encore un an pour renflouer les caisses. Sinon, la société sera alors automatiquement en dépôt de bilan.le dossier au ministèreFace à la situation explosive, il semblerait que les 8 membres du conseil de gérance (5 pour les éditeurs, 3 pour Lagardèrerave;re) aient tout de même réussi à trouver un terrain d'entente : ils ont annoncé « travailler à un plan de reconstitution des fonds propres qui concerne l'ensemble des actionnaires » et dont les principes seront arrêtés d'ici la fin janvier. Soucieux de prouver leur bonne volonté, ils se disent prêt à accepter, si besoin, « le principe d'une médiation à l'initiative du Conseil supérieur des messageries de presse », l'instance de régulation de la profession de la distribution de la presse. Le dossier serait par ailleurs sur la table du ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, qui pourrait se pencher sur le nom du médiateur.Sandrine Bajo