Christine Lagarde veut faire de Paris une référence obligataire

Par latribune.fr  |   |  538  mots
Une « avancée déterminante ». C'est en ces termes que la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, a introduit lundi l'annonce des conclusions du « haut comité de place » destinées à relancer le marché obligataire parisien. Principale mesure issue des travaux présentés lors de la réunion, une « plate-forme européenne de négociation basée à Paris et ouverte à tous les pays européens » devrait voir le jour pour « améliorer la transparence, le mécanisme de formation des prix et la liquidit頻 qui ont tant fait défaut au plus fort de la crise.« La nouvelle plateforme s'appuiera sur de nombreux développements technologiques pour offrir un point de rencontre et de centralisation des intérêts. Plus qu'une simple plateforme de négociation, elle disposera de nombreuses fonctionnalités, telle que la mise en place d'une information post-négociation », explique Philippe Musette-Sykes, directeur des marchés de taux européens chez Nyse-Euronext, qui a participé aux consultations. Un cahier des charges sera présenté à la ministre d'ici six à huit semaines et détaillera les fonctionnalités de « matching » (l'appariement des ordres d'achats et de vente), de « reporting » (informations sur les quantités et les prix proposés avant et après les échanges) ainsi que la gouvernance de la plate-forme. « Le cahier des charges est en cours d'approfondissement et il débouchera sur le lancement d'un appel d'offres. Le projet a une vocation européenne et internationale », note Arnaud de Bresson, délégué général d'Europlace, coordonnateur des groupes de travail.Outre ce projet, la ministre a également annoncé que 24 des entreprises adhérentes de Paris Europlace se sont engagées à effectuer, d'ici à 2011, 50 % de leurs placements d'obligations sur la place de Paris. Avec pour but avoué de renforcer le marché obligataire primaire français, pour l'instant durement concurrencé par le Luxembourg. La ministre a ainsi rappelé que les sociétés françaises, qui ont représenté 35 % des émissions européennes l'an passé, ont enregistré, en 2009, 85 % de leurs opérations en dehors de France, dont l'essentiel au Luxembourg. Le retour massif de BNP Paribas, Danone, EDF, France Télécome;lécom, GDF Suez, Société Généralecute; Générale et autre Total permettrait donc de donner une assise solide à la future plate-forme de négociation. « Beaucoup de grandes entreprises ont apporté leur soutien pour renforcer les émissions obligataires à Paris. Tout comme les investisseurs institutionnels, elles ont besoin d'un outil leur fournissant un prix de référence pour leurs émissions obligataires », souligne Philippe Musette-Sykes.De fait, ces deux mesures vont de pair et visent à faire de Paris une référence obligataire européenne. Fait d'importance souligné par Christine Lagarde, les banques françaises ont contribué positivement aux démarches, une position pas acquise d'avance : elles vont perdre leur quasi-monopole sur l'organisation du marché obligataire français où elles s'échangent des titres de gré à gré et proposent des prix d'achat et de vente. La crise et les méfaits de l'opacité ont changé la donne. nle cahier des charges sera présenté à la ministre d'ici six à huit semainesLa ministre a rappelé que les sociétés françaises ont enregistré, en 2009, 85 % de leurs opérations en dehors de France.