Les syndicats en quête d'une riposte commune sur les retraites

Ils sont tous d'accord pour juger le calendrier gouvernemental trop serré et redouter une réforme expéditive. Mais nul ne sait si, sur le dossier des retraites, les syndicats sont capables de dépasser ce plus petit dénominateur commun et élaborer une riposte commune aux projets de l'exécutif. Pour en avoir le coeur net, les responsables « retraite » de sept d'entre eux se retrouvent en fin d'après-midi au siège de la CGT. Seul Force ouvrière, qui depuis l'été dernier a pris ses distances avec l'intersyndicale, a décliné l'invitation. Mais derrière la façade unitaire, l'exercice s'annonce si délicat que les syndicats affichent des ambitions modestes pour cette première réunion. « L'idée, c'est d'avoir le plus de points communs possibles. On peut, par exemple, s'entendre sur la question du financement ou du niveau des pensions. Mais nous aurons l'occasion de nous revoir après », souligne Eric Aubin, en charge du dossier « retraite » à la CGT. « Nous verrons jusqu'où on peut aller, mais ce sera long et compliqué. On ne veut pas tomber sur l'illusion d'un accord comme en 2003 dont on sait où il nous a mené », pointait François Chérèque, le leader de la CFDT, vendredi devant la presse. Lignes de fractureSur le fond du dossier, les divergences sont importantes. « Nous y allons avec l'idée d'avancer ensemble. Mais ce sera délicat car nous ne sommes pas forcément sur la même ligne que les autres. Par exemple, nous sommes ouverts pour parler d'allongement de l'activité, pas les autres », explique, par exemple, Danièle Karniewicz qui représentera, cet après-midi, la CGC. Autre ligne de fracture, les modalités d'action. « On voit bien que le gouvernement ne cédera pas avec une ou deux manifestations en mai et juin. Il faudra autre chose pour le faire reculer », lance Pierre Khalfa de Solidaires. De son côté, François Chérèque prédit que « s'il y a un rejet fort de la réforme des retraites, pour une fois, (il y aura) une rentrée sociale importante ». Mais ni la CGC, ni la CFTC ne sont prêtes pour l'instant à descendre dans la rue. Déjà, elles ne s'associent pas au grand 1er mai unitaire, à l'appel du noyau dur de l'intersyndicale (CGT, CFDT, Solidaires, Unsa et FSU) et n'ont pas signé, malgré la tentation affichée dans un premier temps par la CFTC, l'interpellation sur le sommet social en fin de semaine dernière. L'unité est donc fragile. Et le gouvernement ne se privera pas de tenter de la fissurer.
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