Les réformes en cours auraient-elle redonné son lustre à l'Université ? La procédure d'affectation pour les 653.000 bacheliers candidats à l'enseignement supérieur s'est achevée hier dimanche et les premières tendances pour la rentrée universitaire 2010 marquent deux mouvements relativement inédits. Mieux, ils contredisent l'image d'une université peu attractive sujette aux grèves à répétition. Les voeux d'inscriptions en licence augmentent de 13 % alors que celles en classes préparatoires aux grandes écoles se tassent de 5 % après plusieurs années de hausse ( + 2,5 en 2009).Certes, les chiffres publiés fin juin par le ministère de l'enseignement supérieur sont à prendre avec des pincettes puisqu'il ne s'agit que des premiers voeux formulés par les futurs étudiants, chacun pouvant formuler jusqu'à six voeux. Les chiffres définitifs des effectifs inscrits ne seront connus qu'à la rentrée. Par ailleurs, toute comparaison avec les sessions précédentes est délicate puisque « c'est la première année où le portail Admission Post-Bac est en vitesse de croisière » (cette procédure n'a été généralisée à toutes les académies qu'en 2009), tempère-t-on au ministère. Ces données illustrent néanmoins un attrait réel et accru pour les universités.décloisonnementDéjà, les chiffres 2009, année marquée par six mois de conflit universitaire sans précédent, avaient fait mentir les chantres de la désaffection, puisque la baisse observée depuis plusieurs années (? 2 % en 2008) était enrayée avec une stabilisation des inscriptions en première année de licence à ? 0,5 %. Cette année, 39 % des premiers voeux exprimés par les bacheliers généraux se portent vers l'université (hors IUT).Si l'université reste encore pour beaucoup un choix par défaut, force est de constater que ces dernières années, elle a énormément évolué, notamment sous l'impulsion des nombreuses réformes (autonomie, plan « Réussir en licence », Licence Master Doctorat...). Développement des masters professionnels et de l'alternance, prise en compte de l'insertion professionnelle, création de fondations et resserrement des liens avec le monde économique contribuent à la rendre plus attractive et à la décloisonner. Une note d'information que vient de publier le ministère fait état d'une satisfaction plus grande des bacheliers 2008 vis-à-vis de leur formation universitaire, notamment en matière d'encadrement. La création des pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) a aussi favorisé les passerelles entre universités et grandes écoles et les diplômes communs se multiplient. Deux sénateurs viennent d'ailleurs de déposer une proposition de loi visant à ouvrir aux PRES la possibilité de délivrer des diplômes nationaux. Clarisse Jay