Le chantier territorial lancé dans un climat tendu

Nicolas Sarkozy ouvre demain le chantier de la réforme territoriale. Un projet majeur de son quinquennat, qu'il avait lancé, en septembre 2008, dans son discours sur la crise à Toulon.L'argumentaire est simple : il faut remodeler l'organisation des régions et des départements pour la rendre plus économe et plus efficace. Mais le chef de l'État et le gouvernement s'apprêtent à une opération de chirurgie lourde, dans un contexte politique particulièrement tendu.Affaires Frédéric Mitterrand et Jean Sarkozy, polémiques à répétition sur les choix fiscaux du gouvernement, le climat se dégrade au sein même de la majorité. Et l'opposition reprend des couleurs. Interrogé, hier, dans « Le Journal du dimanche », le socialiste François Hollande juge que Nicolas Sarkozy est « touché sur sa crédibilité, ce qui est le risque le plus sérieux pour un chef d'État ». « Il perd plus que la main, il perd pied », ajoute-t-il.Le PS compte bien mener une bataille sans merci contre la réforme territoriale. « Le moment est venu de dire non, et ce combat peut être gagn頻, affirme Jean-Pierre Bel, président du groupe socialiste du Sénat. Les élus locaux sont déjà vent debout contre la réforme de la taxe professionnelle, première ressource fiscale des collectivités. La semaine dernière, les députés UMP ont d'ailleurs complètement réécrit l'article concernant la taxe professionnelle dans le projet de loi de finances 2010. On s'était « foutu du monde dans le texte initial », a lancé François Baroin, député-maire chiraquien de Troyes, reprenant les termes de l'ancien Premier ministre Alain Juppé, qui s'était fait tancer par l'Élysée.Les réunions d'élus se multiplient en ce moment dans toute la France, et plusieurs ministres y sont dépêchés par Nicolas Sarkozy pour porter la bonne parole sur les réformes. Et hier, sur i-Télé, le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, a annoncé que les militants du parti majoritaire seraient appelés à se prononcer sur le projet de réforme lors d'un « vote interne ». François Fillon a d'ores et déjà répondu aux critiques. « Pas d'immobilisme, on ne renoncera pas à cette réforme parce qu'elle est absolument nécessaire à la modernisation de notre pays », a-t-il dit en recevant la semaine dernière des élus de l'opposition.« mauvaises habitudes »Dans son interview au « Figaro », Nicolas Sarkozy défend, lui, la suppression « nécessaire » de la taxe professionnelle et s'en prend aux « mauvaises habitudes » des collectivités, dont « les effectifs ont augmenté de 36.000 personnes » en 2008, « alors qu'aucun domaine de compétence nouveau ne leur a été transfér頻. Le débat s'annonce difficile.
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