CommerceLes États-Unis vont tenter de convaincre les Russes...

Par latribune.fr  |   |  383  mots
Les États-Unis vont tenter de convaincre les Russes de la qualité de leurs pouletsLe poulet américain est sous le coup d'un embargo russe pour raison sanitaire.Les États-Unis ont dépêché, mardi à Moscou, une délégation de dix experts menée par le sous-secrétaire d'État au département de l'Agriculture, Jim Miller. Le but est de convaincre les Russes de lever un embargo effectif depuis le 1er janvier sur leurs importations de poulets. L'agence russe chargée de la protection des consommateurs Rospotrebnadzor a relevé la présence élevée de chlorine dans la viande, un produit dont « l'accumulation est dangereuse pour la santé humaine ». La chlorine est un antibactérien utilisé dans l'eau fournie aux cheptels. La Russie autorise un seuil maximum de 0,5 pour un million. Un seuil considéré comme exagérément restrictif aux États-Unis, car c'est dix fois moins que le niveau autorisé dans l'eau potable des villes américaines.présence d'antibiotiquesLe poulet n'est pas le seul cas. L'importation de porc américain fait l'objet d'une interdiction partielle, en raison de la présence excessive d'antibiotiques. Le b?uf pourrait tomber lui aussi sous le coup d'une interdiction. Les services vétérinaires russes doivent inspecter, à partir du 1er février, certains élevages américains avant de prendre leur décision. Côté russe, on plaide donc pour un respect des normes sanitaires pour lever les embargos. Côté américain, on voit davantage dans cette défense du consommateur une politique protectionniste en faveur des éleveurs russes. En effet, Moscou vise une autosuffisance du pays dans a consommation de viande, un secteur qu'il soutient par millions de dollars. Pour les États-Unis, l'enjeu est vital. En 2008, les exportations de viande de poulet, de porc et de b?uf ont rapporté plus de 1,3 milliard de dollars, dont plus de 800 millions payés par la Russie pour les seuls poulets. Des compagnies américaines comme Smithfield Foods, Tyson Foods, Sanderson Farms et Pilgrim's Pride dépendent directement du marché russe. Moscou menace de se fournir ailleurs : Brésil, Union européenne, Argentine, Canada, Turquie, Thaïlande. Mais cela prendra du temps et sera plus onéreux. Un compromis pourrait donc rapidement être trouvé, les deux parties y ont intérêt.Robert Jules (avec Bloomberg).