Intersnack freiné dans sa conquête des produits apéritifs

Le sort s'acharne sur la filiale française du groupe allemand Intersnack (200 millions d'euros de chiffre d'affaires, 15 % du groupe). Après un feu de chaufferie dans son usine flambant neuve de chips à Vic sur Aisne (Marne), le propriétaire de Vico, Curly, Crunchips ou Lorrenz vient de subir l'implosion d'une tuyauterie mi mars. Résultat, depuis le début de l'année, le chômage technique et les ruptures en magasin s'accumulent. « Cela risque de créer un trou dans le chiffre d'affaires de 2010 et de nous replonger dans le rouge », s'inquiète le président, Robert Torck. Car, pendant ce temps, les concurrents ne font pas de cadeaux. Sur le terrain des marques de distributeur (50 % des volumes de l'entreprise), l'autre géant, Altho, connu sous sa marque Bret's, grappille des parts de marché. Et sur celui des marques, c'est Lay's, la signature phare de PepsiCo, coleader avec Intersnack des produits salés apéritifs et chips - 16 % du marché chacun - qui en profite. « Nous creusons l'écart par rapport à eux depuis cinq à six mois », confirme Vincent Prolongeau, le directeur général de PepsiCo France. Postes supprimésPourtant, malgré un chiffre d'affaires 2009 en fort repli, Intersnack affiche un résultat net positif pour la première fois depuis de nombreuses années. Bâti à coups de rachats successifs (Les graines Benoît en 1998, Vico en 1999 et la branche française du groupe allemand Lorenz Snack-World en 2006), Intersnack a engagé un grand plan de restructuration depuis trois ans, fermé une usine, supprimé 120 postes (il en reste 580) et investi 20 millions d'euros dans le site historique de Vic sur Aisne. « Nous avons désormais un outil de production performant pour nous lancer dans la conquête du marché européen contre Lay's », positive le président. Au programme pour 2010 : deux fois plus d'innovations que les années précédentes (notamment les premiers biscuits apéritifs Vico Toasté et Vico Bâtonnets) et un budget publicitaire qui passe de 4 à 8 millions d'euros. L'objectif étant de prendre 20 % du marché dans les trois ans. Pas suffisant pour effrayer Pepsi, qui met en avant son avance en matière d'innovation et de retrait de l'huile de palme. Mais les autres concurrents sont aussi à surveiller. Si Kraft, ex-Danone, a souffert de la fusion récente et perd des parts de marché, Procter & Gamble, lui, multiplie les promotions sur ses Pringles. Peut-être pour les rendre plus croustillants aux yeux de futurs acquéreurs.
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