L'affaire BP inspire de nouvelles règles aux élus

Par latribune.fr  |   |  337  mots
Les majors ne devraient pas tarder à s'apercevoir que, avec la marée noire, elles ont mangé leur pain blanc en premier. Si les Européens ont annoncé vouloir durcir les règles concernant les activités offshore des compagnies pétrolières, ce sont surtout les élus américains qui veulent frapper fort. Sans doute sont-ils soucieux, à l'aube des législatives de novembre prochain, de faire oublier qu'ils ont fermé les yeux sur les dangers de l'exploration en eaux profondes pendant des années. Durant quasiment vingt ans, en fait, puisque c'est dans les années 1990 qu'ont eu lieu les derniers débats sur la sécurité des forages dans le golfe du Mexique. Ensuite, les élus ont, par deux fois, réduit les royalties - d'abord en 1995 puis en 2005, afin de dynamiser l'exploration en eaux profondes...Plusieurs textes sont aujourd'hui à l'étude ou ont déjà été adoptés, visant, les uns à éliminer les avantages en termes de redevances pour les activités en eaux profondes, les autres à lever l'exemption dont les majors bénéficient en matières d'analyse d'impact sur l'environnement. Enfin, une proposition de loi, qui a déjà reçu l'aval de la commission de l'Énergie et du Commerce, prévoit de nouvelles règles imposant des blocs obturateurs (sortes de valves se mettant automatiquement en place en cas de pression trop forte dans le puits), et spécifiant les types de ciments utilisés pour les puits en eaux profondes. lobbying des majorsCertes, entre ces tentatives de durcir la législation et de nouvelles lois, il y a un pas. Certaines mesures pourraient être diluées. Des élus, républicains en particulier, plus sensibles aux craintes des majors, pourraient faire dérailler le processus, les mesures étant incluses dans un « paquet » général sur le climat. Mais le message est clair : alors qu'ils prennent leur voiture pour la « driving season », les électeurs américains doivent fixer un coût pour l'or noir pompé en eaux profondes. L. J. B.