« Une magnifique réussite industrielle »

Éric Bachelet, PDG de CFM InternationalComment résumez-vous l'aventure de CFM International ?C'est une magnifique réussite industrielle. Dans les années 1970, Snecma et General Electric étaient absents de la motorisation des avions court et moyen-courriers. Aujourd'hui, nous détenons 70 % du marché. C'est aussi une magnifique aventure de coopération transatlantique, entre deux entreprises qui, au départ, avaient des cultures très différentes.En trente-cinq ans, CFMI a chamboulé la hiérarchie mondiale des motoristes. Les positions sont-elles figées ?Nous sommes dans un marché où la technologie, la qualité du produit, sa performance et sa fiabilité sont primordiales. Comme il y a, à intervalles réguliers, des renouvellements des flottes mondiales, il existe la possibilité pour un industriel qui apporte une technologie plus performante d'occuper une place de leader. Mais ce n'est pas à la portée de tout le monde. Il y a une barrière technologique : les cartes ne peuvent être redistribuées qu'entre General Electric, numéro un mondial, Rolls-Royce, numéro deux, Pratt & Whitney et Snecma par son alliance avec GE.Justement, Pratt & Whitney et Rolls-Royce préparent de nouveaux moteurs pour les avions de demain...La concurrence qui, à l'époque, a laissé le champ libre au CFM-56 ne fera pas la même erreur. Pratt & Whitney et Rolls-Royce investissent aujourd'hui pour revenir en force sur ce marché. La concurrence fait rage. Pour autant, nous sommes confiants. Notre prochain moteur, le Leap-X, qui est prévu en 2015-2016 avec des gains de consommation de 16 %, sera en pointe sur le plan technologique. Il nous permet de nous positionner sur le programme chinois C-919, le seul projet d'avion court et moyen-courrier précis (avec le MS21 russe) pour lequel nous avons fait une proposition, et de viser une éventuelle remotorisation des Airbus A320 et Boeing 737 à l'horizon de 2015-2016.Une chaîne d'assemblage de moteurs en Chine est donc envisageable ?Oui, je pense que c'est possible.Avec la crise qui frappe les compagnies aériennes, envisagez-vous une baisse de production ?Nous n'avons pas baissé la production. Elle est définie par rapport à Airbus et Boeing, qui n'ont pas modifié leurs cadences. En 2009, nous allons produire autour de 1.250 moteurs, un niveau équivalent à celui des deux années précédentes. Qu'en sera-t-il pour 2010 et 2011 ? On ne sait pas. Nous dialoguons avec les avionneurs, qui nous donnent une bonne visibilité. Ils prévoient pour 2010 un maintien de la production au moins pour les deux ou trois premiers trimestres.Propos recueillis par Michel Cabirol et Fabrice Gliszczynsk
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.