Les Français au deuxième rang des personnes les plus kidnappés

La pêche au thon dans l'océan Indien se fait désormais sous l'?il vigilant de soldats d'élite de l'armée française à cause du piratage. Deux thoniers, le « Drennec » et le « Glénan » ont ainsi quitté dimanche les Seychelles avec des fusiliers marins à leur bord pour une campagne de pêche de 35 jours après avoir été attaqués quelques jours auparavant. Contrairement au gouvernement espagnol, qui a refusé de mettre ses militaires à disposition des chalutiers, la France a dédié une soixantaine de soldats à ces missions de sécurité.Le ministère de la Défense ne paie cependant que la solde de base aux militaires, les primes et autres frais de transport et d'hébergement sont financés par les armateurs qui font appel à eux. Dans les eaux proches de la Somalie et du Nigeria, ils n'ont plus vraiment le choix tellement le risque est élevé. Un thonier espagnol, l'« Alakrana » est retenu avec 36 hommes d'équipage depuis le 2 octobre par des pirates somaliens qui réclament une rançon de 4 millions de dollars. Dans certains cas, la rançon peut monter jusqu'à 10 millions de dollars.Selon une étude réalisée par la compagnie Hiscox, leader mondial de l'assurance kidnapping et rançon, les actes de piraterie sont associés à 82 % à des prises d'otage contre 53 % en 2004. Plus de 800 membres d'équipage d'au moins 16 nationalités différentes, dont une bonne partie issue de pays proches, ont été pris en otage pour la seule année 2008, uniquement en Somalie, principalement dans le golfe d'Aden. Face à cette actualité, l'assureur organise, ce mardi soir en partenariat avec Sciences po, une table ronde pour décrypter les nouveaux risques internationaux : risques politiques, terrorisme et kidnapping.le mexique en têteSi le piratage survient dans les deux tiers des cas en Afrique et au Moyen-Orient, en revanche le risque d'enlèvement des étrangers est globalement plus élevé en Amérique latine, Mexique en tête. Hiscox a recensé 611 kidnappings d'étrangers déclarés au premier semestre dans ce seul pays. Dans le monde, le risque a été multiplié par 3,5 entre 1997 et 2007, selon Nicolas Fontvieille, souscripteur risques spéciaux kidnapping et rançon, et terrorisme chez Hiscox.Les Chinois appartenaient en 2008 à la nationalité la plus kidnappée en raison du nombre d'entre eux installés à l'étranger. Les Français venaient en deuxième position. L'augmentation du nombre d'entreprises françaises ayant une activité internationale, en particulier dans les pays émergents, et en Afrique où les risques sont plus élevés, constitue une partie de l'explication. De plus, beaucoup de grandes organisations non gouvernementales sont d'origine française ou francophone (dont Médecins sans frontières, Action contre la faim, Médecins du monde) et comptent un grand nombre de Français dans leurs rangs. Or ces humanitaires opèrent dans des zones très risquées. Enfin, le comportement des Français dans les régions à risques est « soit plus courageux, soit plus candide », estime Nicolas Fontvieille. En clair, ils sont plus réticents à appliquer des règles strictes de sécurité, et sont donc plus exposés. nassurance
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