La France reprend les armes contre la « ? juste valeur ? »

ormes comptablesLa France s'érige plus que jamais en rempart contre la « juste valeur ». Bien qu'il soit accusé d'avoir aggravé la crise financière, ce mode d'évaluation des actifs au prix de marché pourrait voir son champ d'application élargi par la réforme de la comptabilité des instruments financiers qui doit être bouclée fin octobre par l'IASB (International Accounting Standards Board, l'entité indépendante qui édicte les normes IFRS en vigueur en Europe depuis 2005). C'est du moins, selon nos informations, la conclusion d'une étude encore confidentielle du comité de Bâle, pour qui la réforme proposée augmentera la proportion des actifs bancaires évalués à la « juste valeur », et ce dans tous les pays développés sauf le Royaume Uni. inacceptableUne perspective inacceptable pour Christine Lagarde, qui a de nouveau écrit vendredi à la Commission européenne pour l'appeler à accentuer sa pression sur l'IASB. Pour Bercy, la « juste valeur » doit au contraire être limitée aux actifs liquides détenus à des fins de transaction, comme le réclament les banques françaises et la majorité de leurs cons?urs européennes. Mais Christine Lagarde entend aussi défendre les intérêts des investisseurs de long terme, à commencer par les assureurs. « Si la comptabilité traite tous les acteurs comme si leur seule raison d'être était de faire du ?trading?, on va droit dans le mur », s'inquiète-t-on à Bercy. À ce titre, la France souhaite que l'IASB accepte enfin de faire la différence entre une plus-value latente, dont le montant est incertain car il dépend d'une évaluation des actifs, et une plus-value réalisée sanctionnée par une vente. « La comptabilité, qui influe sur les décisions de gestion, doit créer les bonnes incitations en donnant aux investisseurs une vision adaptée au modèle économique des sociétés », indique-t-on à Bercy, où l'on estime qu'il s'agit d'un « enjeu de politique économique », au même titre que les exigences de capital des banques. Cet impératif pourrait d'ailleurs prendre le pas sur l'objectif de convergence transatlantique fixé par le G20, si les États-Unis devaient persister dans la voie de la « juste valeur » à tous crins. Benjamin Jullie
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