L'UMP, avocat d'un grand emprunt peu populaire

Le « grand emprunt », qui sera lancé l'an prochain, servira de grandes ambitions. Il financera des investissements « permettant de produire ce dont le monde a besoin » tout en comblant « les déficits nationaux en termes de compétitivité, d'attractivité du territoire, de souveraineté, de capital humain et d'emploi », écrivent Xavier Bertrand et Éric Besson, dans une tribune publiée par « Le Monde ». Le secrétaire général de l'UMP et son adjoint, qui organisent aujourd'hui la première convention du parti majoritaire, depuis l'élection présidentielle, voient donc grand pour l'emprunt à venir. Ce sera sans doute le cas, aussi, du conseiller spécial du président de la République, Henri Guaino, qui interviendra aujourd'hui devant l'UMP, le ministre du Budget, Éric Woerth, ne s'exprimant pas ès qualités mais en tant que conseiller politique du mouvement populaire. Laurence Parisot, elle aussi annoncée, sera sans doute moins allante.Éric Besson insistera sur le refus de la résignation à une croissance faible, sur la nécessité pour l'État de s'appuyer sur les forces de l'économie française, ce que les économistes appellent ses avantages comparatifs, perceptibles dans l'aérospatial, l'automobile, la pharmacie, le tourisme. Le prisme de l'UMP, qui va organiser des consultations en région des militants et chefs d'entreprise, sera la défense de l'emploi et de la souveraineté des entreprises françaises.ne pas charger la barqueMais si le parti majoritaire défend l'idée d'un grand emprunt, la commission coprésidée par Alain Juppé et Michel Rocard, chargée d'en définir les contours, le voit, elle, de plus en plus petit. Alors que le chiffre de 50 milliards d'euros était encore évoqué récemment, l'ancien Premier ministre socialiste estime désormais que le montant emprunté « ne devra pas être trop supérieur à 30 milliards », dans une interview aux « Échos ». Objectif : éviter la multiplication des appels au marché ? une seule opération ? et ne pas charger la barque du plan de financement de l'État. Il faudra donc trier sévèrement les demandes de financement : additionnées, celles-ci dépassent les 100 milliards d'euros. « Michel Rocard a raison » d'avancer ce chiffre, affirme-t-on dans l'entourage de Christine Lagarde. « Avec 30 milliards on arrive à financer les projets de demain et ce montant d'argent public permettra de mobiliser plus via le privé. »Surtout, même si l'ancien Premier ministre souligne que la commission n'est pas compétente en la matière, il écarte l'idée d'un emprunt populaire, lancé directement auprès des particuliers. Car il faudrait majorer de 1,5 point le coût initial de l'emprunt. « Nous n'avons jamais été des grands fans de la souscription auprès des particuliers, c'est plus cher et plus compliqu頻, renchérissent les proches de Christine Lagarde. « Plus personne ne défend sérieusement cette hypothèse », déclare Michel Rocard à « La Tribune ». L'argument des partisans d'un appel à l'épargne publique était le caractère mobilisateur d'une telle opération. Mais il est supplanté par le surcoût de ce choix, alors que les charges d'intérêt de la dette pourraient atteindre 80 milliards d'euros en 2012.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.