Vaclav Klaus donne des idées à ses voisins

Traité de lisbonneRetranché dans son château de Prague, le président tchèque, Vaclav Klaus, est-il sur le point de signer enfin le traité de Lisbonne, auquel il s'oppose depuis des mois ? En déclarant samedi à un quotidien tchèque qu'il n'était « plus possible d'arrêter le traité ni de faire marche arrière », il l'a en tout cas laissé penser. Et pourtant, au moment même où il semble lâcher prise, des signes de ralliement à sa position se font jour. Hier, le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a indiqué son intention de s'associer à sa dernière demande sur les décrets Benes, qui ont permis l'expropriation des Allemands des Sudètes après la dernière guerre. Klaus a ainsi demandé qu'une déclaration inscrite dans le traité ou annexée mette Prague à l'abri d'éventuelles demandes de réparations. Considérée comme « juridiquement intenable et politiquement délirante » par Thomas Klau, directeur du bureau parisien de l'European Council of Foreign Relations, elle fait pourtant mouche. « Le gouvernement slovaque n'a pas pu résister à la tentation de monter dans le train », estime Pawel Swieboda, du think-tank polonais DemosEurope. D'autant plus que les décrets Benes, adoptés par l'ex-Tchécoslovaquie, engagent autant Prague que Bratislava. Varsovie aussi a réagi. Le président Lech Kaczynski, qui a fini par signer le traité, « pourrait à son tour exprimer une certaine sympathie », estime Pawel Swieboda, l'ouest de la Pologne ayant également été le lieu d'un exode allemand massif après 1945. Serait-ce l'amorce d'un effet domino ? Toujours est-il que Klaus fait mine de ne plus croire que l'entrée en vigueur du traité puisse être repoussée jusqu'à ce que les conservateurs britanniques (probables successeurs du gouvernement travailliste) lui assènent un coup fatal? En attendant, sa « déclaration » a commencé à faire des navettes entre Bruxelles et Prague en vue du prochain sommet où les chefs d'État pourraient décider de l'annexer à un futur traité? Le président tchèque estimait la première version « trop juridique et pas assez politique », a-t-on appris de bonne source. Florence Autret, à Bruxelles
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