Moscou joue la détente avec Kiev sur le gaz

Par latribune.fr  |   |  375  mots
énergieLe gaz russe serait-il devenu l'otage de l'élection présidentielle ukrainienne ? Alors que le Premier ministre Ioulia Timochenko négociait hier avec son homologue russe Vladimir Poutine les paramètres des livraisons de gaz, son rival le président Viktor Iouchtchenko s'efforçait de ruiner ses efforts. Candidat à sa réélection, le président ukrainien a prévenu qu'il demanderait à son homologue russe de revoir les accords gaziers entre les deux pays.Une exigence qui risque de tomber aux oubliettes tant Dmitri Medvedev tient Viktor Iouchtchenko en piètre estime. Le président russe a déclaré à deux reprises qu'il n'entendait plus discuter avec son homologue ukrainien. Il a également refusé d'envoyer un ambassadeur russe à Kiev jusqu'au départ de Viktor Iouchtchenko au plus bas dans les sondages. Le Kremlin a réagi hier en qualifiant de « chantage » les déclarations du président ukrainien.sonnette d'alarmeLes Européens sursautent à chaque déclaration sur ce thème. Un quart du gaz consommé par l'Europe vient de Russie et 80 % de ces livraisons se font à travers le territoire ukrainien. Mercredi soir, dernière frayeur avec le Premier ministre ukrainien Ioulia Timochenko réclamant ? à la veille d'un entretien avec son homologue Vladimir Poutine ? un doublement du tarif du transit du gaz russe via le territoire ukrainien. Pour autant, les négociations ont poursuivi leur cours comme prévu, avec la reconduction du contrat 2010 entre Gazprom et Naftogaz sur les mêmes bases que celui de l'année précédente. Moscou a cédé aux demandes de Kiev d'annuler la clause « take or pay » qui aurait obligé l'Ukraine à payer pour les volumes gaziers qu'elle avait commandés, mais finalement pas achetés. Vladimir Poutine a le mois dernier tiré la sonnette d'alarme en mettant en doute la capacité de l'ancien satellite de Moscou à payer sa note de gaz. Son porte-parole Dmitri Peskov a encore expliqué le 10 novembre qu'il « existait un grand danger d'une nouvelle crise » si l'Ukraine ne payait pas en temps et en heure sa facture gazière. Le PIB de l'Ukraine s'est contracté de 18 % sur le troisième trimestre 2009 et Vladimir Poutine a déjà appelé l'Union européenne à prêter 1 milliard de dollars à Kiev pour « sécuriser le transit du gaz » vers l'Europe. n