Le « soft power» chinois est de plus en plus efficace

Au troisième jour de sa visite officielle aux États-Unis, jeudi, le président chinois Hu Jintao, après sa rencontre au Capitole avec les dirigeants du Congrès, s'est rendu à Chicago, fief de Barak Obama. Outre sa célèbre université, la ville est le centre névralgique d'une vaste région agricole le Midwest. Elle abrite la principale Bourse des matières premières agricoles, qui intéresse les investisseurs chinois. À lui seul, l'ex-Empire du Milieu achète près de la moitié des exportations américaines de soja.C'est surtout pour Hu Jintao, l'occasion de se rendre dans le premier Institut Confucius ouvert sur le sol américain. Ces organisme sont l'un des fers de lance du « soft power » chinois, qui utilise tous les moyens de communication, du cinéma aux médias, pour séduire des esprits occidentaux toujours réticents face à la rapide ascension de la république populaire à travers le monde. Ainsi, des spots publicitaires vantant la Chine ont été diffusés sur Time Square avant l'arrivée du président chinois. Depuis qu'ils ont été lancés en 2004, les instituts Confucius diffusent à l'étranger la culture chinoise et dispensent des cours de langue, sur le modèle allemand de Goethe Institute. À ce jour, on en compte 210 implantés dans 50 pays, dont 30 aux États-Unis. Confucius, figure tutélaire de la civilisation chinoise, permet au pouvoir communiste de renouer avec l'histoire impériale du pays, et de prendre ses distances avec le marxisme.Imposer sa puissanceAutre indication de cette offensive, les étudiants chinois. Sur l'année scolaire 2009/2010, leur nombre a supplanté pour la première fois celui des étudiants indiens. Ils représentent désormais 18,5 % de la population estudiantine étrangère aux États-Unis, selon l'enquête « Opendoors 2010 » de l'Institute International Education. Ils étaient près de 128.000, soit 30 % de plus qu'en 2008/2009. Leur objectif principal est de maîtriser l'anglais.Après l'image qu'elle a présentée via les Jeux Olympiques de Pékin en 2008 et l'Exposition universelle de Shangaï en 2010, Pékin utilise désormais toute la palette culturelle pour imposer sa puissance au monde et concurrencer les Etats-Unis, devenu modèle à imiter et à dépasser. Surtout, dans ce monde d'après-crise financière, le « soft power » se montre plus efficace que le « smart power » de Barak Obama pour développer sa coopération avec l'Asie en général, et la Chine en particulier.Robert Jule
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