Régime minceur pour le déjeuner des ministres à Matignon

En plein débat sur les prévisions de croissance et l\'austérité, des thèmes qui provoquent des remous au sein de l\'exécutif et du camp socialiste, tous les membres du gouvernement ont été invités ce mercredi 20 février pour un \"déjeuner économique\" à Matignon autour de Jean-Marc Ayrault.Au menu: \"Faire le point, en ce début d\'année, sur l\'ensemble de la situation budgétaire et des finances publiques\", au regard de \"l\'emploi, de l\'investissement, de la croissance\", selon l\'entourage du Premier ministre... Et surtout évoquer les économies encore réalisables cette année, faute de croissance suffisante. Un déjeuner qui tombe donc à un bon moment car diverses échéances approchent.La Commission européenne publiera ses prévisions de croissance le 22 févrierDéjà, vendredi 22 février, la Commission européenne va faire connaître ses prévisions de croissance et de déficits publics pour chaque pays. Il sera donc intéressant de suivre ce que la Commission dira sur la France pour son incapacité annoncée de tenir un déficit limité à 3% du PIB. Du côté du gouvernement, on se dit confiant et, surtout, certain que la Commission saura apprécier les efforts fournis par la France pour réduire son endettement. En mars, le gouvernement transmettra ses propres hypothèses macroéconomiques au tout nouveau Haut Conseil des finances publiques avant de les présenter au Parlement en avril et de les transmettre à Bruxelles.De fait, l\'objectif de réduction des déficits à 3% du PIB à la fin 2013 a été officiellement enterré la semaine dernière, en même temps que la prévision de croissance à 0,8% cette année, obligeant le gouvernement à trouver le moindre euro à économiser. Dans le cadre des calculs du gouvernement, 0,5 point de croissance de moins que prévu pourrait porter le déficit public à environ 3,3% du PIB cette année. Pour ne pas laisser filer le déficit, va-t-on assister à un tour-de-vis? Une source gouvernementale se veut rassurante, rappelant que, déjà, cette année, ce sont 10 milliards d\'économies dans les dépenses qui ont été décidées. En outre, le gouvernement pourrait geler définitivement la réserve de précaution de 6 milliards d\'euros et décider un «surgel» de 2 milliards d\'euros. En outre, le 19 février, devant les députés socialistes, Jean-Marc Ayrault a déclaré: \"Je ne suis pas là pour annoncer un nouveau plan de rigueur pour 2013.\"Vers des économies dans les dépenses sociales ?Il n\'en reste pas moins que ce déjeuner sera certainement l\'occasion pour les ministres d\'étudier les divers dossiers sociaux qui vont bientôt donner lieu à des réformes dans le but de réaliser des économies.• Les retraites, d\'abord, avec une réforme attendue cet été. La piste d\'une désindexation des pensions par rapport à l\'inflation n\'a pas été écartée par le ministre du Budget Jérôme Cahuzac. Et la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, a déjà prévenu que «les Français doivent s\'attendre à des efforts».• Les dépenses liées à la famille ensuite. Le gouvernement attend le rapport de Bernard Fragonard, président délégué du Haut conseil à la famille, chargé de trouver les moyens d\'économiser 2 milliards d\'euros. La possibilité d\'une fiscalisation des allocations familiales a été évoquée le week-end dernier par Didier Migaud, le premier président (PS) de la Cour des comptes.• La formation professionnelle est aussi dans le collimateur. Une réforme doit intervenir cette année mais, d\'ores et déjà, les dépenses de formation professionnelle seront réduites de plus d\'un milliard d\'euros en 2014.• L\'assurance-chômage, enfin. L\'Unedic devrait finir l\'année 2013 avec un endettement cumulé de plus de 18 milliards d\'euros (un déficit pris en compte par les critères de Maastricht). Une nouvelle convention d\'assurance chômage doit être renégociée par les partenaires sociaux qui en ont la responsabilité. Mais, in fine, c\'est le ministère du Travail qui donne son agrément et c\'est Bercy qui apporte la garantie de l\'Etat aux emprunts obligataires réalisés par l\'Unedic. Aussi, le gouvernement aura son mot à dire sur les finances du régime.Plusieurs lignes au sein du gouvernementCe déjeuner intervient aussi alors qu\'au sein du gouvernement apparaissent plusieurs lignes. Le ministre de l\'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, estime que sur les trois leviers possibles pour réduire les déficits (croissance, baisse des dépenses, pression fiscale), la \"réduction des dépenses doit être privilégiée\", sans exclure un recours à la fiscalité.D\'autres, comme Cécile Duflot (Logement), plaident davantage pour \"un devoir d\'investissement\", arguant que son \"ministère participe à l\'effort collectif, bien plus que d\'autres en ce qui concerne les effectifs\". Sa collègue de l\'Ecologie, Delphine Batho, a affirmé qu\'on était \"au maximum de ce qu\'on peut faire en terme d\'économies et de réduction des dépenses\". 
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