Bulles de crédit, protectionnisme : les nouveaux risques des pays émergents

A la différence de la zone euro, les pays émergents ont vite retrouvé la croissance, après la crise de 2008-2009. Une croissance robuste (supérieure à 5%), accompagnée d\'une liquidité en devise importante et d\'une baisse de la dette publique. Bref, une situation stable, qui a de quoi intéresser les entreprises européennes, à la recherche de marchés en expansion et de «fondamentaux solides ». Pour autant, investir dans les émergents comporte des risques, soulignent les experts de l\'assureur crédit Coface, dans une étude publiée ce mercredi. Les entreprises hexagonales, qui subissent la mauvaise conjoncture hexagonale (le PIB de la France reculerait de 0,4% en 2013, selon Coface, même avec un début de reprise au second semestre ) doivent y regarder à deux fois. Stabilité apparenteLa stabilité apparente cache de nouveaux risques. Au niveau politique, estiment les experts, qui soulignent la montée des revendications des sociétés civiles, face à des pouvoirs incapables de prendre en compte les demandes de participation politique. Sur la base d\'indicateurs tels que l\'urbanisation, l\'éducation, le taux de participation des femmes, l\'accès à internet..., ils ont évalué ce niveau de risque dans les 30 principaux pays émergents. C\'est en Arabie saoudite, Iran, Algérie, Egpyte, mais aussi au Vénézuéla, en Russie au Kazakhstan que ce risque d\'instabilité politique apparaît la plus important. «Ce risque politique est à rattacher à des problèmes de gouvernance, qui peuvent freiner considérablement les investissements » soulignent les économistes de Coface. \"Cela s\'ajoute à des impayés, constatés en Egypte et en Libye\".Un indicateur de  protectionnisme Le deuxième risque mis en avant est celui de la montée du protectionnisme. Il s\'agit de contrôler les capitaux -le Brésil a ainsi instauré une taxe-, mais aussi de protéger les industries naissantes. Coface a ainsi construit un indicateur de protectionnisme, sur la base du nombre net de mesures protectionnistes par pays. En tête de la tendance à la protection des entreprises locales, on trouve l\'Argentine, la Russie, l\'Inde... Le Brésil, dont il a été beaucoup question à ce sujet, se situe plus loin. Si ce pays a pris de nombreuses mesures protectionnistes, il a aussi supprimé beaucoup de dispositifs visant freiner les importations.Des politiques monétaires trop expansionnistesLe risque économique le plus évident est toutefois ailleurs. Il a trait aux politiques monétaires qui, depuis la crise de 2008-2009, sont restées très expansionnistes, en dépit du retour de la croissance (les taux d\'intérêt réels, défalqués de l\'inflation, sont souvent proches de zéro). La conséquence ? Une expansion à tout va du crédit, et la formation de bulles spéculatives, dont on sait les dégâts qu\'elles peuvent causer quand elles explosent (immobilier en Irlande et Espagne... ). Un consensus s\'est dégagé parmi les économistes pour estimer que l\'augmentation du crédit (aux entreprises, aux ménages...) est très favorable à la croissance, mais pas au-delà d\'un encours représentant 100% du PIB. Quel sont les pays ayant dépassé ce plafond ? Ils se situent tous en Asie. Et surtout, ces pays présentent un autre indicateur de risque, à savoir une progression très vive de l\'encours de prêts (le ratio crédit au secteur privé/PIB progresse de plus de 10 points par an). Il s\'agit de Singapour de la Malaisie, du Vietnam, de la Thaïlande, Taiwman, et de la Chine.Peut-on craindre un risque systémique chinois ? «Ce n\'est pas le sujet » répondent les économistes de Coface. « Mais on peut imaginer que les autorités décident, un jour, de faire une exemple, de laisser tomber un établissement qui serait allé trop loin... ». Hors Asie, le Chili, la Turquie, le Vénézuéla et la Russie affichent un encours de crédit inférieur à 100% du PIB, mais connaissent aussi une expansion exagérément rapide du crédit.  
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