Bruxelles réclame une hausse de 4,9 % de son budget, au grand dam des États membres

Faisant fi des appels répétés des grandes capitales européennes au gel des dépenses communautaires, le commissaire au Budget, Janusz Lewandowski, a demandé mercredi une hausse de 4,9 % du budget de l'Union européenne (UE) pour atteindre 132,7 milliards d'euros en 2012. Il s'agirait d'une rallonge de 6,2 milliards par rapport à cette année, nettement supérieure à l'inflation de 2 %. En décembre, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni, principaux contributeurs au budget européen, avaient exigé que l'enveloppe communautaire reste stable jusqu'en 2020. François Fillon a même fait le déplacement à Bruxelles la semaine dernière afin de demander « pour le budget européen le même effort que celui qui s'impose aux budgets nationaux ». Londres juge une augmentation de 4,9 % « inacceptable » et La Haye la qualifie de « disproportionnée ». En pleine période d'austérité, le gouvernement néerlandais juge difficlie d'expliquer à ses concitoyens qu'il leur faut se serrer la ceinture alors que le budget européen ne cesse de croître. Pour Janusz Lewandowski, cette hausse se justifie par l'obligation de la Commission de « payer les factures » que les États vont lui présenter, notamment pour soutenir des projets d'infrastructures déjà engagés. Il y a deux mois, le commissaire polonais avait tout de même écrit aux dirigeants de toutes les institutions de l'UE pour leur demander « de faire tous les efforts nécessaires pour limiter les dépenses » dans le budget 2012. Les frais de fonctionnement de la bureaucratie européenne représentent 6 % de l'enveloppe totale, soit près de 8,2 milliards d'euros. La Commission a gelé ses propres dépenses, en réduisant les voyages, les conférences et la création de nouveaux postes. En revanche, les eurodéputés insistent pour augmenter leur voilure, arguant que les nouveaux pouvoirs que leur confèrent le traité de Lisbonne exigent plus de moyens. La dotation des institutions devrait donc augmenter de quelque 100 millions d'euros.Nouvelles pistes en juinLe débat sur le budget de l'UE oppose traditionnellement les capitales, qui rechignent à signer le chèque annuel correspondant à 1 % de leur PIB, aux responsables communautaires qui mettent en avant la plus-value apportée par les investissements au niveau européen. Pour tenter d'éviter, à l'avenir, ce débat récurrent, Bruxelles compte présenter en juin des pistes pour remplacer les contributions nationales par une forme d'impôt européen. Ces propositions viendront alimenter la bataille qui se profile autour des futures perspectives budgétaires européennes 2014-2020.
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