Stiplastics a réussi une première : mettre au point un décor par injection sur les produits de dosage. « L'innovation en termes de process industriel nous a permis d'adapter aux produits de dosage pharmaceutique la technique de l'In-Mould Labelling (IML) qui consiste à glisser une étiquette dans la pièce plastique lors de la transformation du produit », explique Vanessa Garroux, responsable marketing de la PME basée à Saint-Romans (Isère). Courante dans l'agroalimentaire, mais très peu présente dans le domaine de la santé, cette technique est désormais appliquée au gobelet doseur et à la cuillère doseuse Spoonbox.« À notre connaissance, nous sommes les seuls au monde aujourd'hui à appliquer la technique IML à la pharmacopée, dont les normes préconisent une marge d'erreur de dosage de plus au moins 5 % », précise Patrick Sivera, le PDG. À savoir une goutte de paracétamol pour un enfant de 6 kilos. Ses avantages : une très forte résistance à l'usure, une meilleure lisibilité des graduations. Et surtout une grande surface de communication qui permet d'afficher la posologie sur le dispositif de dosage, ainsi que les messages marketing, marques et logos des laboratoires. « Les clients du milieu pharmaceutique demandent toujours plus de visibilité sur leurs produits, notamment parce que certains médicaments déremboursés vont passer devant le comptoir », explique Vanessa Garroux. La PME serait ainsi sur le point de signer des contrats avec plusieurs laboratoires.Entreprise de plasturgie créée en 1969, Stiplastics est aujourd'hui tournée à 80 % vers le secteur de la santé. « 50 % de notre chiffre d'affaires est réalisé par la commercialisation de produits propres et 50 % par la conception, le développement et l'industrialisation de produits spécifiques pour nos clients », note le PDG. Après avoir monté en 2010 des réseaux de distribution en Allemagne et en Italie, la PME (70 salariés) vend sa gamme de piluliers Pilbox dans à peu près toute l'Europe. Elle a, par ailleurs, signé un gros contrat avec ALK, un des laboratoires leaders sur le marché de l'allergie, et devrait prochainement devenir le fournisseur unique de Novartis pour les mouche-bébés. « Nous devrions ainsi passer de 12,2 à 14 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année. »Pilulier intelligentEn mai 2010, Stiplastics a créé Inlab, structure logée au coeur de Minatec, à Grenoble, dédiée à l'innovation de rupture, notamment par l'intégration de micro et nanotechnologies dans les dispositifs médicaux. La spin-off pilote déjà un projet au budget de 4,4 millions d'euros, Disdeo, avec ses partenaires Sanofi-Aventis, le CEA-Leti, Stiplastics, Altran et Alpwise. Labellisé par le pôle Minalogic et financé par le Fonds unique interministériel, ce projet vise à développer d'ici cinq ou six ans un dispositif, type pilulier intelligent et communicant, aidant le patient à suivre son traitement. De quoi faciliter le maintien à domicile, mais aussi réduire les coûts liés à la non-observance des prescriptions, estimés à 200.000 journées d'hospitalisation et 8.000 décès par an en France.Muriel Beaudoing, à Grenoble

latribune.fr

21 Avr 2011, 14:44

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