L'ONU doute de la stratégie économique russe

C'est un désaveu de ses efforts pour diversifier l'économie russe que Dmitri Medvedev vient de se voir infliger par l'ONU. Dans son rapport annuel sur « le secteur énergétique et le développement durable » en Russie, l'Organisation des Nations Unies estime en effet que l'extraction des matières premières va provoquer une détérioration de l'économie russe, de l'environnement et de la santé publique. Si le Kremlin et les économistes russes chantent depuis longtemps les louanges de la diversification, prendre les mesures nécessaires pour y arriver est une autre affaire. Les réformes économiques ont été mises sous le boisseau pendant les années de forte hausse des cours des matières premières. Avec la sortie de crise, les cours remontent et de nouveau le pays « se shoote au pétrole », selon l'expression consacrée en Russie. Les dégâts de la criseLe « Mal Hollandais » - l'exploitation des ressources naturelle induisant le déclin du secteur indudstriel, est notoirement difficile à soigner, mais les experts de l'ONU annoncent d'emblée que le remède de diversification au long terme administré par le gouvernement russe est voué à l'échec. « Le scénario de l'innovation [préconisé par Dmitri Medvedev] appelant à une diversification importante de l'économie d'ici 2020 semble improbable. Plusieurs années seront requises pour réparer les dégâts provoqués par la crise, c'est pourquoi le scénario de l'innovation sera repoussé et sa réalisation ne se fera qu'après 2020. » En attendant, l'industrie russe va encore perdre en compétitivité. Réserves épuisées dans 22 ansL'ONU préconise de démarrer immédiatement une modernisation du secteur de l'énergie, afin de poser les jalons d'une diversification après 2020. L'efficacité énergétique de l'industrie russe est deux fois moindre qu'en Occident. Le pays consomme la moitié du gaz qu'elle extrait en raison du gaspillage monumental provoqué par la vétusté des infrastructures publiques et industrielles. Le rapport souligne l'urgence d'améliorer l'efficacité énergétique alors que les réserves russes de pétrole « s'épuiseront dans 22 ans et celles de gaz dans 9 an et demie ». Des chiffres qui ne font cependant pas l'unanimité, beaucoup d'experts estimant qu'il existe de vastes réserves d'hydrocarbures encore non explorées dans les zones arctiques et de Sibérie Orientale.
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