Les bons du Trésor américains résistent à la baisse du billet vert

Par latribune.fr  |   |  432  mots
TAUXBien que le dollar reste tout proche du seuil symbolique des 1,50 dollar pour 1 euro, confirmant sa glissade depuis la mi-avril, le marché des obligations d'État américaines continue à bien se tenir. Après avoir touché le seuil des 4 % en août dernier, le rendement des bons du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse des prix, est depuis reparti à la baisse et se situait hier dans l'après- midi aux alentours des 3,3 %.La dépréciation du billet vert traditionnellement de nature à faire monter les taux longs américains ne trouve cette fois aucun écho. « Il y a des interactions entre les taux d'intérêt et les taux de change, mais les causalités dépendent en grande partie de la configuration du march頻, explique Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BCG. « Si le dollar baisse modérément, cela peut encourager les achats de titres américains à bon compte. Mais s'il baisse de manière importante, cela peut au contraire faire fuir les investisseurs, car le risque d'une perte de change surpasse le potentiel du placement obligataire », ajoute-t-il. Or le repli du billet vert s'est accéléré depuis début octobre, l'euro passant de 1,45 à plus de 1,49 dollar.recul de la constructionCette problématique de change inquiète en premier lieu la Chine, première détentrice de bons du Trésor américain. En cas de délitement du marché, ses réserves de change subiraient à la fois la baisse du dollar et le repli des cours des titres de dette américaine. Les 600 milliards de dollars d'émissions prévues sur le quatrième trimestre 2009, jumelés à l'extinction du programme de rachat d'obligations lancé par la Fed en mars dernier, pourraient contribuer à peser sur le marché. JP Morgan table sur un rendement de 3,5 % sur l'échéance à 10 ans à la fin de 2009, et les économistes interrogés par Bloomberg anticipent désormais un taux de 3,8 % en milieu d'année prochaine.À l'opposé, les incertitudes entourant la solidité de la reprise américaine constituent le principal facteur de soutien du marché. Alors qu'il évoluait entre 3,27 % et 3,53 % depuis début septembre, le rendement à 10 ans avait ainsi touché le 2 octobre le seuil de 3,1 %, son plus-bas de cinq mois, à la suite de la publication de chiffres sur l'emploi nettement inférieurs aux attentes. Hier, dans le sillage de la publication de statistiques immobilières mitigées faisant apparaître un repli des permis de construire en septembre et une révision à la baisse des mises en chantier d'août, il s'était déprécié de 3,38 % à 3,32 % en l'espace de vingt minutes. Julien Beauvieux