Zapatero cherche un second souffle en formant un nouveau gouvernement

Les Espagnols attendaient un simple remplacement au ministère du Travail, mais c'est finalement un remaniement gouvernemental de grande ampleur que leur a annoncé mercredi le chef du gouvernement, José Luis Rodríguez Zapatero. Pas moins de six portefeuilles sont confiés à de nouveaux venus. Quant à la feuille de route, la reprise économique et l'emploi restent la priorité.La nouvelle composition du gouvernement vise clairement à permettre à un exécutif usé par la crise de regagner la confiance perdue. « Les nouveaux ministres ont un profil plus politique et moins technique, outre qu'ils jouissent d'un certain prestige », commente Julián Santamaría Ossorio, politologue à l'université Complutense de Madrid. L'homme fort de la nouvelle équipe, Alfredo Pérez Rubalcaba, ancien ministre de Felipe Gonzalez (1982-1996), devient premier vice-président et porte-parole du gouvernement tout en conservant l'Intérieur d'où il mène une lutte antiterroriste sans merci contre une organisation basque ETA moribonde.Rubalcaba est de plus un excellent communicant, qualité essentielle pour Zapatero qui veut se faire mieux comprendre des Espagnols, après le changement de cap opéré en mai 2010. Le gouvernement socialiste avait alors appliqué une politique de rigueur exigée par l'Union européenne. Signe des temps, le nombre de ministères passe de dix-sept à quinze, par souci d'économie.Stabilité institutionnelleZapatero a en outre tendu la main à la gauche, en offrant le portefeuille de l'Environnement à Rosa Aguilar, ancienne militante du parti Izquierda Unida, et en nommant un affilié au syndicat UGT à la tête du ministère du Travail, Valeriano Gómez. Son prédécesseur, Celestino Corbacho, rejoint les listes socialistes pour les élections catalanes de novembre.Le second remaniement de la législature a lieu alors que Zapatero est assuré d'une certaine stabilité institutionnelle jusqu'à la fin de son mandat en 2012, grâce aux accords passés avec les nationalistes basques du PNV et les canariens de CC. Grâce à leur soutien, le projet de Budget a pu mercredi poursuivre son parcours parlementaire. « Avec ces accords, le gouvernement reprend en main l'initiative législative. C'était le bon moment pour le remaniement », analyse Santamaría Ossorio. Reste à savoir si cela suffira pour que Zapatero arrive en position de force aux élections générales de 2012, auxquelles il n'est pas certain qu'il se représente. Quant aux élections régionales de mai 2011, Santamaría Ossorio estime que l'impact du remaniement sera minime.Gaëlle Lucas, à Madrid
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