La présidence française de l'UE a coûté cher

titutions« Faut-il toujours dépenser plus pour présider mieux ? » s'interrogeait, hier, le sénateur Yves Krattinger, après avoir écouté Alain Pichon, président de la 4e chambre de la Cour des comptes, présenter l'enquête sur les crédits de la présidence française de l'Union européenne (PFUE), commandée par la commission des Finances du Sénat. Si Nicolas Sarkozy peut se targuer d'un certain succès lorsqu'il tenait les rênes de l'UE durant le second semestre de 2008, avec notamment la gestion du conflit russo-géorgien et de la crise financière, la prise en charge a donné lieu à quelques dérives. inégalitéCe n'est pas le coût total qui pose problème : 151 millions d'euros contre les 179 millions d'euros prévus alors que l'Allemagne avait dépensé 180 millions d'euros en 2007. Ni la comparaison avec la présidence de 2000 : 57 millions d'euros (mais, depuis, l'UE est passée à 27 membres). Ni même l'écart avec les pays de taille plus modeste qui consacrent 70 à 80 millions à l'exercice. Le rapport préconise à ce sujet une prise en charge par l'UE pour pallier cette inégalité. Ce qui est pointé principalement par les magistrats, ce ne sont pas les dépenses non institutionnelles mais événementielles. Ainsi, alors qu'une enveloppe de 88,3 millions d'euros était prévue pour les manifestations obligatoires ou traditionnelles liées à la présidence de l'UE, il n'en fut dépensé que 62,2 millions tandis que celles décidées à l'initiative de la présidence de la République passaient de 76,1 millions d'euros à 81,4 millions d'euros. C'est cette inversion de l'utilisation des crédits que critique le rapport. « L'organisation de nombre d'événements a été précipitée, mal faite, d'où un surcoût non contrôlé. L'obligation de réussir a pris le pas sur l'économie », pointait Alain Pichon. Le rapport en a décompté 550, soit plus de 3 par jour à Paris et en province. Emblématique a été l'organisation du Sommet de l'Union pour la Méditerranée au Grand Palais en juillet 2008, qui aura coûté 16,6 millions d'euros sans véritables retombées matérielles pour l'État. Une critique qui montre que la France manque d'un centre de conférences international digne de ce nom. Un projet que les pouvoirs publics pourront méditer, la prochaine présidence européenne de Paris sera en 2022.Robert Jule
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