À l'heure où nombre d'entreprises donnent un coup de frein à leurs investissements, Volkswagen, le premier constructeur automobile en Europe, a dévoilé hier un plan ambitieux pour la période 2010-2012. Sur ces trois ans, il compte investir plus de 30 milliards d'euros au total dans son outil industriel et le développement de ses nouveaux modèles. Avec un objectif en tête : ravir au japonais Toyota, d'ici à 2018, le titre de numéro un mondial de l'automobile. Et ce, grâce à ses neuf marques (Volkswagen, Seat, Skoda, Audi, etc.) auxquelles il faudra désormais ajouter Porsche, le conseil de surveillance ayant approuvé jeudi soir la première étape du rachat de la marque de luxe par Volkswagen.Dans le détail, le groupe allemand compte investir 19,9 milliards d'euros dans son outil industriel, dont la moitié en Allemagne. À ce montant s'ajoutent 5,9 milliards qui seront consacrés à la recherche et au développement. Outre la création de nouveaux modèles, le groupe veut travailler à de nouvelles motorisations, plus économes en carburant. Enfin, il a déjà annoncé voilà quelques semaines son intention de consacrer 4,4 milliards à ses coentreprises en Chine, un pays devenu le premier marché de Volkswagen devant l'Allemagne.Reprise de KarmannCe total de 30 milliards peut sembler extrêmement élevé. Il est pourtant en léger retrait par rapport au plan précédent, annoncé en novembre 2007 pour la période 2008-2010. Le groupe avait alors indiqué vouloir investir 29,8 milliards auxquels s'ajoutaient 2,1 milliards pour les activités chinoises. Mais l'automobile mondiale était alors en pleine forme? Depuis, les chutes de 30 % à 40 % des ventes enregistrées fin 2008 et début 2009 ont entamé nombre de trésoreries et fait tomber la plupart des constructeurs dans le rouge. Volkswagen a plutôt bien résisté, et ses réserves financières plantureuses l'autorisent à investir largement.Le groupe n'hésite pas non plus à saisir les opportunités créées par la crise. Il a annoncé hier qu'il allait reprendre le dernier site allemand encore en activité du carrossier Karmann, en redressement judiciaire depuis avril. Cette usine, située à Osnabrück et employant 800 salariés, produira des véhicules Volkswagen à partir de 2011. O. E.

latribune.fr

21 Nov 2009, 1:46

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