L'avenir appartient aux créatifs

Au début de la décennie 2000, le sociologue américain Richard Florida faisait sensation avec son livre « The Rise of the Creative Class ». Chercheurs, artistes, communicants, écrivains, designers, journalistes, créateurs de tout poil, forment ces « classes créatives » dont il annonçait la montée. Le talent attirant le talent, expliquait-il, les villes les plus ouvertes aux étrangers, les plus accueillantes à l'audace et à l'intelligence, les plus tolérantes aux modes de vie minoritaires, tendent à concentrer ces populations particulièrement dynamiques et à devenir plus prospères. Ces observations faites à l'époque de la mondialisation triomphante restent-elles vraies à la fin de la décennie, en période de crise ? La question est au centre du forum d'Avignon, qui s'emploie cette année encore à réconcilier économie et culture. Et il semble bien que la réponse soit oui. Le cabinet Ineum Consulting a cherché à établir une corrélation entre investissement culturel et taux de chômage en étudiant 32 grandes villes de par le monde. Qu'a-t-il découvert ? Que les chances d'avoir un taux de chômage inférieur à 8 % sont accrues dans les villes qui dépensent environ 100 euros par habitant et par an pour la culture, qui offrent plus de 8 équipements culturels (musées, théâtres, opéras) pour 100.000 habitants et dont la population étudiante dépasse les 10 %. L'effort de chiffrage est méritoire et utile. Jusque-là, on se contentait de constater que l'audace culturelle avait profité à des villes comme Bilbao, avec son célèbre musée Guggenheim construit par Frank Gehry, ou Nantes, avec sa Folle Journée, le festival de musique classique conçu par René Martin. La leçon a été retenue et la plupart des métropoles modernes essaient de développer des « clusters », ou pôles de créativité, où les artistes, les universitaires, les entrepreneurs et les chercheurs se côtoient, voire travaillent ensemble. Abu Dhabi consacre ses immenses moyens à créer un pôle culturel autour de « marques » comme la Sorbonne et le Louvre. La démarche du Grand Paris de Christian Blanc n'est guère différente ? bien qu'un peu plus difficile à financer. L'avenir appartient plus que jamais aux classes cré[email protected] Gherard
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